En dépit des efforts louables que ne cessent
de déployer les cadres sanitaires et les professionnels de la société civile,
la situation épidémiologique du VIH-SIDA dans la région Souss Massa, à croire
les sondages des experts en la matière, semble avoir des allures plutôt
préoccupantes. Selon
les constats de l’Association de Lutte contre le Sida d’Agadir (ALCS), à titre
d’exemple, il y a de quoi continuer à redoubler d’efforts et à maintenir la
veille et l’éveil en constance, à travers toutes les parties concernées, afin
de juguler ce phénomène de plus en plus ascendant.
En effet, depuis déjà des années, le mal connait une cadence galopante et, en conséquence, nécessite davantage d’intérêt et de vigilance. C’est en fait un crescendo des plus urgents qui touche presque autant de femmes que d’hommes malades. Il y a lieu de préciser, d’emblée, que cette montée est en passe de se hisser au niveau de l’épidémie focale qui tendra éperdument vers l’épidémie générale si des mesures beaucoup plus larges et efficaces ne sont pas entamées dans les délais requis.
On notera, sans conteste, qu’on s’y attelle avec les moyens dont on dispose et qui ne sont pas suffisants vu la complexité de la calamité. En plus de l’action associative, l’intervention institutionnelle est non négligeable, car si on croit toujours aux acquis avancés au niveau du plan stratégique de lutte contre le Sida, avec des facilités et des démarches fort prometteuses, on constatera à l’œil nu que les avancées sont notoires.
On relèvera également, non sans réjouissance, dans ce sens, l’initiative d’une flopée d’acteurs associatifs, ayant trait à la mise en avant d’une pétition à laquelle ont adhéré les citoyens de la capitale du Souss avec enthousiasme et engouement. Cette activité de masse a connu, en effet, un succès retentissant, vu l’énorme affluence qu’elle drainait et la symbolique qu’elle incarnait et suscitait en direction des décideurs.
En effet, d’après des chiffres émanant des structures associatives œuvrant dans ce domaine épineux et délicat, on est passé de 6.500 dirhams par personne à 2000 dirhams relatifs aux soins des patients et encore moins, ces temps-ci, allant même jusqu’à la gratuité totale dans bien des cas. Cependant, le plus gros handicap demeure incontestablement le comportement des cas atteints pris par la réticence et la récidive, malgré la mise en place de centres de dépistage anonyme et gratuit.
Le changement des attitudes des malades ou d’éventuels atteints reste un atout majeur pour faire face à ce fléau qui ravage tout sur son passage, quoique la grande majorité des cas de sida soit constituée de chômeurs ou ceux qui exercent des professions précaires. Concernant la proportion préoccupante qui marque actuellement la région Souss Massa, on a plutôt tendance à l’expliquer d’une façon systématique par le fait que la première station balnéaire du royaume est exposée aux mauvaises fréquentations touristiques.
Mais, en vérité, rien ne le prouve à cause de l’absence de sondages fiables et vérifiés. Reste que la maladie est reconnue comme spécifique aux pays du tiers monde dont plus spécialement l’Afrique, atteint environ 30.000.000 de cas, alors que l’Europe, à titre d’exemple n’en est qu’à 800.000. De gros efforts sont à accomplir en vue d’endiguer l’épidémie qui est à un stade fort inquiétant.
L’Etat, pour sa part, a mobilisé ses différents services dans ce but, à savoir infos-prévention, conférences-dépliants, prévention de proximité, permanence téléphonique, formation et information…. Avant d’en arriver là, la prévention s’avère primordiale.