Quelque 70% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, contre 50% à l’échelle de la région Moyen-Orient Afrique du Nord (MENA), a-t-on indiqué vendredi auprès du ministère de la Santé lors du lancement de la campagne nationale du dépistage de cette maladie dévastatrice.
Le nombre de personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral a atteint plus de 12.100 à fin juin 2018, contre 5.301 en 2012, avec une couverture estimée à 58% des personnes vivant avec la maladie (contre 29% pour la région MENA), d’après des chiffres présentés à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le Sida (1er décembre). En outre, l’accès au dépistage du VIH-Sida continue sa progression avec la réalisation de presque 750.000 tests l’an dernier.
Dans une déclaration à la presse en marge du lancement de la campagne nationale de dépistage, le ministre de la Santé Anas Doukkali a affirmé que des centres de dépistage relevant du ministère ainsi que des structures et unités mobiles de dépistage relevant d’ONG thématiques sont mis à la disposition de toute personne désirant faire le test du VIH à titre gracieux. Pour sa part, la présidente fondatrice de l’Association de lutte contre le sida (ALCS), Hakima Himmich a appelé au dépistage du VIH comme une étape essentielle pour élargir le nombre de personnes sous traitement, précisant que sur les quelque 20.000 personnes vivant avec le VIH au Maroc, près de 30% ne connaîtraient pas leur statut sérologique et n’ont par conséquent pas accès au traitement.
Elle a également insisté sur la nécessité de sensibiliser à l’importance de la prévention et de la promotion du test VIH et la lutte contre toute forme de stigmatisation envers les personnes vivant avec le VIH, notant et du Bureau régional de l’ONUSIDA estime que 9,4 millions de personnes vivant avec le VIH ne connaissent pas leur statut, dont environ 100.000 dans la région MENA.
Cette campagne, qui s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida, cible les femmes enceintes en vue de prévenir les cas de transmission du VIH de la mère à l’enfant, les jeunes et les populations les plus exposées ou vulnérables au VIH.
Le lancement de cette campagne était marqué par la présence des partenaires nationaux et internationaux de la riposte nationale au VIH, des représentants de la Ligue des États arabes, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), du secrétariat du Fonds mondial Genève ainsi que l’actrice égyptienne Yousra, ambassadrice de bonne volonté de l’ONUSIDA pour la région MENA.