A tout Seigneur, tout honneur ! C’est en grandes pompes que s’est ouverte jeudi dernier à Essaouira la 19e édition du Festival gnaoua et musiques du monde. En guise d’apéritif à ce rendez-vous musical qui se tient du 12 au 15 mai, la ville des Alizés a tenu à saluer premièrement et avec originalité la mémoire du ténor de l’art gnaoui, Mahmoud Guinea et du percussionniste Sénégalais Doudou N’diaye Rose, disparus en août 2015.
Cette année et pour la première fois de son histoire, le festival de la ville des Alizés célèbre l’art gnaoua ou le génie de la musique populaire, sans le gardien du temple, Mahmoud Guinéa, mais la perle de Tagnaouite continue de hanter les esprits. Avant d’entamer les festivités de ce rendez-vous, placé cette année, sous le signe d’une «édition de conscience et de sagesse», le festival s’est incliné devant sa mémoire et celle de son condisciple sénégalais Doudou N’diaye Rose. Et c’est sous un air magique de percussions, de danses, de chants, de chorégraphies, de couleurs… que l’épicentre de la musique gnaouie a honoré, immortalisé et canoniséle savoir-faire de ses deux maitres.
Devant un parterre de hautes personnalités et un public enchanté, la scène Moulay Hassan a donné le la à une série de concerts qui se tiendront dans le cadre de ce festival. Sous les ovations du public, les enfants des défunts Mahmoud Guinéa et Doudou N’diaye Rose ont livré un concert chatoyant alliant percussions rythmées, danses énergétiques, sons percutants de guembri, crotales et castagnettes… 10 des 42 enfants de Doudou N’diaye, magicien du tambour sénégalais accompagnés de la voix de la diva sahraouie Rachida Talal, ont enflammé la scène Moulay Hassan, reprenant tour à tour des chants célèbres du répertoire gnaoui.
Cen effet, cette année, le festival gnaoua et musiques du monde se célèbre sous fond d’hommage rendu aux Grands disparus. Samedi, un film relatant le parcours de feu Mahmoud Guinéa sera projeté sur la scène Moulay Hassan. Un concert sera également donné par «la relève Guinéa», avec en guest les musiciens de Doudou N’diaye Rose. Dans le même cadre, un hommage appuyé sera rendu au grand homme de théâtre Tayeb Saddiki, l’enfant terrible d’Essaouira, lors de la cérémonie de clôture du festival, par les artistes Mohamed Derham, Nabil Khalidi, Omar Sayed et le maâlem Mustapha Baqbou qui revisiteront leurs plus grands tubes des années 70.
Au programme de cette 19e édition, plusieurs concerts seront également donnés par plusieurs artistes et groupes étrangers, notamment Randy Weston, Blitz the Ambassador, Songhoy Blues, Christian Scott. Des concerts intimistes seront par ailleurs livrés par plusieurs maâlems, entre autres maâlem Abdendi El Guedari, maâlem Abdendi El Meknassi, maâlem Rachid El Hamzaoui, maâlem Mahjoub Khalmous… L’évènement prévoit en outre des ateliers de percussions africaines, de photographie, d’inspiration en écriture hip hop, de Guembri et de partage d’expériences.
Danielle Engolo