Immigration clandestine: Le Maroc déclare la guerre aux réseaux de passeurs

Le phénomène de l’immigration clandestine, aussi vieux que l’histoire politique et historique de l’homme, a toujours été exploité par des réseaux de passeurs et de trafiquants.

Cette exploitation a pris des dimensions alarmantes depuis quelques années, d’autant plus qu’elle est fortement mise à profit par des lobbies œuvrant à des fins non avouées, ciblant notamment la stabilité d’un pays.

C’est dans ce contexte que s’inscrivent les manipulations véhiculées sur les réseaux sociaux incitant des jeunes marocains à«prendre le large» pour rejoindre l’autre rive.

Cet état de fait, amplifié par certains médias,a rapidement été circonscrit par les autorités compétentes, qui ont agi d’abord par la diffusion d’un communiqué mettant en garde toute personne contre l’incitation des jeunes à immigrer collectivement et clandestinement, avant de réagir avec fermeté sur le terrain en barrant la route aux réseaux de passeurs et de trafiquants.

En effet, mardi, une unité combattante de la Marine royale opérant en mer Méditerranée a ouvert le feu sur une embarcation de type Go fast conduite par un Espagnol, rapporte une dépêche de l’agence officielle.

L’unité de la Marine royale a été contrainte de tirer au vu du comportement suspect de l’embarcation et du refus de son conducteur d’obtempérer à ses sommations, a précisé la même source.Lors de cette intervention, quatre personnes ont été blessées et transportées à l’hôpital provincial de la région pour les soins nécessaires.Les premiers éléments de l’enquête indiquent que l’embarcation transportait des candidats à l’émigration vers l’Europe.

Ce qui montre qu’il s’agit d’une opération pilotée par des passeurs et des trafiquants. En effet, la fréquence avec laquelle ces opérations sont organisées, les manœuvres ciblant les jeunes pour les rouler dans ce gouffre et les médiatisations opérées pour amplifier le phénomène et lui donner des connotations politiques et polémiques poussent à croire que des lobbies manipulent ce fléau. C’est d’ailleurs ce que laissent entendre les premiers éléments de l’enquête ouverte par les autorités compétentes marocaines.

En parallèle à ces manœuvres ciblant le nord du Maroc, des reportages médiatiques braquent les projecteurs sur ce qu’ils ont appelé «phénomène de mineurs marocains» sous d’autres cieux. Alors que les statistiques des organismes compétents dans le domaine révèlent que les mineurs marocains ne sont ni majoritaires, ni distingués dans les lots des «sans papiers» qui arrivent clandestinement sur l’autre rive. C’est dire qu’il y a anguille sous roche dans cet état de choses. «L’immigration illégale n’existe que s’il y a dans le même temps des restrictions et une certaine tolérance», avait affirmé l’écrivain français d’origine grecque, Georges-Photios Tapinos (1940-2000).

B.Amenzou

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