Des intellectuels et des activistes appellent à la suspension provisoire du boycott

Une quarantaine d’intellectuels et d’activistes politiques et de la société civile ont lancé un appel à la suspension, pendant dix semaines (du 7 juillet au 14 septembre 2018), de l’opération de boycott des produits de la Centrale laitière, afin d’offrir à cette société l’opportunité de traduire dans la réalité chiffrée les propositions formulées par son PDG.

Les signataires justifient cet appel par la «nécessité de garantir des résultats à l’actuelle campagne de boycott, de préserver son efficacité et protéger son effectivité».

L’appel rappelle que les Marocains  mènent, depuis plus de 10 semaines, «une forme de protestation civilisée et inédite» en recourant au «boycott de 3 produits de consommation de trois enseignes commerciales, en protestation contre la hausse des prix et demandant de les réduire en conformité avec leurs prix de revenus et du pouvoir d’achat des citoyens», tout en réclamant «la lutte contre le monopole et l’activation du Conseil de la concurrence».

Selon l’appel, «les Marocains ont démontré concrètement que le boycott est un outil puissant et une méthode efficace pour faire entendre la voix du peuple et unifier la position des consommateurs contre la puissance du capital qui fait fi des lois et de l’environnement social dans lequel il déploie son action».

Et de poursuivre que «la manière efficace et intelligente, avec laquelle les Marocains ont mené leur campagne de boycott et la méthodologie civilisée suivie dans leur comportement en matière de consommation quotidienne durant deux mois et demi, a démontré leur maîtrise de l’utilisation de cette arme de manière rationnelle, intelligente, mature et effective».

La quarantaine de signataires conclut son appel par le rappel de la visite au Maroc du Président directeur général de la multinationale française, au cours de laquelle il avait tenu une conférence de presse pour aborder la question du boycott.

L’appel en question affirme que les signataires ont «suivi l’initiative de la société de lait concernée par le boycott» et les déclarations de son PDG ainsi que «l’engagement de la société» à :

  • Réviser le prix du lait pasteurisé et la disposition de la société à sa vente à son prix de revient et sans la réalisation d’aucun bénéfice».
  • Faire preuve de transparence absolue face aux consommateurs, en ce qui concerne la composition des prix des produits de la société ainsi qu’en matière de qualité.

M.A

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