Inversion

L’inversion est la modification de l’ordre habituel ; le retournement d’une situation voire, par les temps qui courent et là où nous sommes, le réarrangement d’une majorité issue des urnes en une autre où s’exprime beaucoup plus le rapport de force que connaît la société marocaine.

La procédure d’inversion pour «se positionner sur l’axe de percée», pour utiliser un langage de pilote d’avion lors de son atterrissage, a été entamée par cette fameuse rencontre lors de la nuit du samedi 8 octobre 2016 dans le but de signifier auprès de qui de droit le refus des résultats du scrutin du vendredi 7 octobre 2016.

Après l’échec électoral et l’incapacité de rassembler «un front de refus», le plan B est mis en œuvre. Ainsi et depuis lors, l’approche aux instruments, pour user de la métaphore précédente, n’a pas cessée; aboutissant même à «une manœuvre à vue» conduisant à la présidence de la Chambre des Représentants.

Les obstacles ont été franchis tout d’abord par «une approche de précision»  qui a été fatale au parti de la balance, car concernant les rapports avec un état voisin ; puis par l’approche unanime du peuple marocain aux besoins d’affirmer et de consolider son intégrité territoriale.

Cette «pronosupination» politique s’est déroulée sans aboutir à la formation d’une majorité gouvernementale et encore moins sur une équipe exécutive pour gérer les affaires publiques en instance et dont les «affaires courantes» ne constituent qu’une partie nécessaire mains non suffisante.

Encore si le calendrier permettait d’entrevoir une issue proche à la mise en place du gouvernement et au bouclage (et non le blocage !) du processus constitutionnel entamé par les élections législatives. Les calendes grecques, et encore !

Cela signifie que la société marocaine  bute sur un nouveau palier démocratique relativement supérieur à ce qu’elle a pu vivre jusque là dans sa recherche de l’émancipation et de la justice sociale.

Il est clair que des forces au sein de notre société n’acceptent ni les avancées, aussi encadrées soient-elles, de la constitution ni la traduction des résultats électoraux, surtout quand ils sont déplaisants et ne répondent pas aux objectifs qui leur ont été assignés. Les partis politiques sont jetés en pâture à la vindicte populaire dans les émissions télévisées du secteur public ! Les tendances nihilistes et extrémistes s’adonnent à l’ironie à l’égard des réformateurs et se moquent de leurs compromis consensuels pour faire triompher le changement démocratique pas à pas, dans la stabilité et le respect des fondements historiques du peuple marocain. Ils se retrouvent dans cette action de sape avec tous les mécréants de l’organisation partisane, les mercenaires engagés pour faire le travail de sape et les ennemis du Royaume du Maroc.

Cette situation constitue pour une grande partie des Marocaines et des Marocains un trouble grave. Elle provoque une certaine détresse avec un sentiment d’impuissance devant ce qui se fait à l’encontre des dispositions constitutionnelles. Les conséquences sur la mobilisation du front intérieur, relai incontournable pour la consolidation de notre intégrité territoriale dans la paix sociale et la démocratie, peuvent être importantes.

Le processus démocratique montre encore une fois qu’il n’obéit pas à une fonction mathématique, et linéaire de surcroit. Il est plus complexe dans sa dynamique où l’équilibre est variable autant que l’humeur le peut dans un contexte global contesté à l’origine de son développement.

Quoiqu’il en soit,  aucune alternative ne peut remplacer la démocratie pour relever les défis auxquels notre pays doit faire face afin de mobiliser toutes ses énergies en vue de satisfaire les aspirations légitimes au bienêtre matériel et moral de l’ensemble de sa population. Seul l’Etat national démocratique et moderne est apte à répondre à ces exigences. Un Etat fort par l’adhésion de tous pour réussir l’inversion du sous-développement en développement durable et permanent.

Top