A nouvelle situation, nouveaux défis et à nouveaux défis, nouvelles dispositions. La normalisation de la présence du Royaume du Maroc au sein de l’Union Africaine impose la mobilisation de toutes les forces nationales pour traduire dans les faits cette volonté royale, qui traduit solennellement celle du peuple marocain, «de partager sans ostentation ce dont le Maroc dispose pour le leadership de l’Afrique au but de bâtir concrètement un avenir solidaire et sûr, par la voie de la solidarité, de la paix et de l’union».
C’est là une situation nouvelle que le peuple marocain apprécie eu égard non seulement à son africanité mais aussi en considérant la forme par laquelle l’issue a été trouvée pour forcer le destin à l’encontre de toutes les procédures qui auraient pu surseoir à la présence du Roi du Maroc dans l’enceinte de l’Union Africaine.
C’est un acte de légitimation qui s’approprie l’Histoire parce qu’elle est sienne ; sans complexe et, cœur de lion, sans peur, devant l’adversité qui, démocratiquement, obtempère. C’est ainsi que l’émotion non feinte exprime la sérénité du travail accompli dans l’intérêt supérieur de la Nation. C’est ainsi que le retour parmi les siens crée une nouvelle situation dans la sublimation du présent et de ses antagonismes en générant les conditions d’un avenir radieux où l’émergence économique, le développement permanent et la justice sociale permettront à notre société, dans la stabilité, son émancipation et sa plénitude.
Dans ce contexte, la situation intérieure du pays ne peut rester figée à un gouvernement qui gère les affaires courantes et à des administrations qui fonctionnent aux trois quarts, si ce n’est moins. Il est plus que temps de se mettre en ordre de marche pour consolider et accélérer «le changement incrémental perpétuel» qui ne peut ni stagner, ni régresser. Il est condamné à aller de l’avant en trouvant les ajustements nécessaires et consensuels à l’application de la «méthodologie démocratique» telle qu’elle se pratique dans notre pays.
L’impact du scrutin du 7 octobre sur l’évolution du champ politique marocain est certain. Les générations actuelles et futures ne connaitront qu’une seule légitimité historique qui se matérialise dans la monarchie marocaine. Les malentendus à ce sujet sont définitivement et clairement dissipés; et, aucune force ne peut utiliser le passé national comme relique ou fétiche pour s’en prévaloir. Cette question étant classée ou en cours de l’être sur le plan politique; la légitimité démocratique, reconnue dans la constitution, s’installe dans les esprits et les mœurs.
C’est en conformité avec les dispositions constitutionnelles que M. Benkirane est désigné pour former le gouvernement, au vu des résultats du scrutin du 7 octobre 2016. Le retard remarqué dans cette mission ne peut être imputé au seul chef du gouvernement pressenti. Faut-il le dire aussi crument : le rapport de forces au sein de la société marocaine ne donne pas au Parti de la Justice et du développement la possibilité de faire, et encore moins d’imposer, ce qu’il veut (encore, faudrait-il qu’il le veuille ?).
Le PJD est un parti qui, par son organisation, son implantation et les modalités de son action, a pu montrer sa primauté au sein du système électoral marocain ; tel qu’il est, avec ses aspects positifs mais aussi ses limites. C’est ce qui explique aussi bien l’attente de la tenue du congrès extraordinaire du RNI pour commencer les contacts nécessaires à la formation du gouvernement que l’affirmation de M. Benkirane soutenant que ce dernier ne sera pas constitué sans le RNI. En retour, Il a été confronté à des groupements d’intérêt partisan pour contrebalancer ce qui lui est dû.
C’est donc en revenant à cette disposition d’ouverture initiale que l’issue au blocage actuel doit être trouvée. Il ne s’agit pas d’un rétropédalage mais d’un dépassement positif de conditions subsidiaires pour être en phase avec la situation nouvelle créée par le Souverain à l’échelle continentale, le Maroc étant appelé à faire preuve d’un dynamisme tout azimut pour engager l’Afrique, loin des fatalités du sous-développement.
Ceux qui croient à la justesse de leur action font toujours place aux autres dans les assemblées ; en cela ils seront respectés et reconnus d’avoir dépassé les contingences de leur aptitude pour servir la Nation. Dans le respect et l’honneur, leur optimisme facilitateur ne peut que leur être avéré sans que pour cela une faiblesse ne les atteigne. C’est la compréhension adaptée au contexte du champ politique national de ce qui est prescrit dans «Al Moujadalah» pour contribuer à la mise en œuvre d’une issue.