La Bourse de Paris plie face à un marché de l’emploi américain robuste

Wall Street pèse sur le CAC 40

K. Khennach

La Bourse de Paris a terminé en baisse vendredi 7 février 2025, pénalisée par un rapport sur l’emploi aux États-Unis plus solide que prévu, qui a réduit les espoirs d’une baisse prochaine des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine (Fed). Le CAC 40 a cédé 0,43% pour clôturer à 7 973,03 points, soit une perte de 34,59 points. Toutefois, sur l’ensemble de la semaine, l’indice parisien a progressé de 0,29%, soutenu par de solides publications d’entreprises qui lui ont permis de franchir les 8 000 points jeudi 6 février, un seuil qu’il n’avait plus atteint depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier.

Les investisseurs attendaient avec attention le rapport sur l’emploi américain de janvier, qui a révélé un recul du taux de chômage à 4,0%, contre 4,1% précédemment, alors que les analystes anticipaient une stabilité. Ce chiffre confirme la vigueur du marché du travail et un niveau de plein emploi, comme l’a souligné Jeanne Asseraf-Bitton, directrice de la recherche et stratégie chez BFT IM. « La Fed n’a donc aucune raison d’agir dans l’immédiat », a-t-elle estimé.

Les experts de RichesFlores ont abondé dans ce sens, soulignant que ce rapport « ne met aucune pression sur la Fed pour envisager une baisse de ses taux directeurs ». Avec une économie toujours résiliente, les investisseurs misent désormais majoritairement sur un maintien des taux lors de la prochaine réunion de la Fed en mars, une perspective peu favorable aux marchés actions.

Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt sont restés stables en Europe, contrairement aux États-Unis où ils ont nettement progressé après la publication des chiffres de l’emploi. Le taux d’emprunt à dix ans allemand est resté à 2,36%, contre 2,37% la veille, tandis que son équivalent français est resté à 3,09%.

Côté entreprises, L’Oréal a dévoilé des résultats contrastés. Le groupe a enregistré un bénéfice net en hausse de 3,6% en 2024, atteignant 6,4 milliards d’euros, avec des ventes en progression de 5,6% à 43,5 milliards d’euros et une marge d’exploitation record de 20%. Cependant, ces performances ont été jugées mitigées par les analystes, notamment ceux de Jefferies, qui ont pointé du doigt un déclin en Asie du Nord, un manque de dynamisme en Amérique du Nord et en Amérique latine, alors que seule l’Europe était en ligne avec les prévisions. En conséquence, le titre a reculé de 3,54% à 340,60 euros. L’Oréal a également annoncé une prise de participation de 10% dans la marque de mode Jacquemus, avec laquelle il nouera un partenariat exclusif pour le développement de parfums.

En revanche, Vinci a brillé en Bourse (+2,42% à 109,85 euros), porté par un bénéfice net en hausse de 3,4% à 4,8 milliards d’euros, grâce à la bonne tenue de ses activités dans les aéroports et l’énergie. Le groupe prévoit une nouvelle progression de son chiffre d’affaires et de ses résultats en 2025.

De son côté, Airbus a reconnu que les avancées sur son projet d’avion à hydrogène prennent du retard. L’avionneur, dont l’action a reculé de 0,58% à 166,92 euros, reste néanmoins déterminé à proposer un appareil « commercialement viable » reposant sur cette technologie, malgré des défis plus importants que prévu.

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