A-t-on désormais une
idée sur les secteurs touchés par la crise?
Effectivement, selon une enquête du HCP, au début d’avril, les secteurs les plus touchés par cette crise sont l’hébergement et la restauration avec 89% d’entreprises en arrêt, les industries textiles et du cuir et les industries métalliques et mécaniques avec 76% et 73%, respectivement, ainsi que le secteur de la construction avec près de 60% des entreprises en arrêt. De plus, près de 67% des entreprises exportatrices auraient été impactées par la crise économique actuelle.
Est-ce que la Bourse a anticipé ces difficultés sectorielles?
Effectivement car à titre d’exemple, les indices sectoriels de la promotion immobilière et du tourisme, affichent des corrections annuelles respectives de -51,3% et -53,5%. Aussi, le secteur du bâtiment et matériaux de construction, affiche une correction annuelle de -34%. Toutefois, les investisseurs ont aussi sanctionné des secteurs théoriquement résilients comme les banques (-31,7%). En effet, le marché a aussi les yeux rivés vers le coût de la crise à l’exemple des provisions pour les banques.
Est-ce que cette correction boursière est justifiée?
Comme nous l’avions évoqué dans de précédentes interviews, il est difficile de quantifier l’incertitude, liée en grande partie à un phénomène épidémiologique mondial inédit. Toutefois, dans l’absolu, nous pouvons donner deux conseils. Le premier est lié au fait que dans un Worse Case, la limite de la logique sectorielle est celle de l’interaction entre les secteurs notamment via la chute de la demande et de la propagation des défaillances. Le second conseil est celui de ne pas oublier en Bourse, la logique patrimoniale, en étant obnubilé par celle des flux. En effet, la baisse des bénéfices d’un exercice, ne justifie pas une valeur boursière inférieure à l’actif net réévalué sauf dans les cas d’une situation financière irrémédiablement compromise.
Farid Mezouar
(Directeur exécutif de flm.ma)