La fiabilité des statistiques agricoles, l’autre urgence

largement la mission des services chargés des statistiques agricoles au niveau provincial et régional.

En  fait, la plupart des ces services s’indignent contre les demandes massives provenant d’en haut et sans qu’ils disposent des ressources humaines nécessaires pour mener à bien leur mission. «Un mangement efficace des statistiques requiert d’abord que les responsables du ministère soient en parfaite connaissance des réalités et conditions de travail de ceux qui sont en contact permanent avec la réalité», déplore un cadre du département de l’agriculture.  Autrement dit, la surcharge du travail impacte négativement la qualité des informations et la fiabilité des donnés fournies  par les agents censés orienter la prise de décision. Une autre source a souligné à Al Bayane que «le ministère est dans l’obligation d’agir illico presto pour mettre un terme à cette situation», précisant que «cela pourrait même entamer l’effondrement de tout le système des statistiques agricoles dont les bases remontent aux années 80». Pour pallier ces défaillances, un mangement d’écoute s’impose. Considéré comme un aspect purement technique, l’outil statistique est avant tout une gestion de l’homme. Le sociologue Michel Crozier a amplement expliqué dans son livre «L’entreprise à l’écoute», l’importance de la dimension humaine dans le management des unités techniques.
Pis ! Nonobstant ces obstacles rédhibitoires, la direction de la stratégie et  des statistiques s’acharne  à programmer de nouvelles enquêtes sans tenir compte des facteurs entravant l’exécution des activités quotidiennes des  enquêteurs, celui de colleter les données, de les traiter et de les analyser. Or, «la statistique en tant que discipline exige l’objectivité et la rigueur scientifique» souligne une source du ministère, d’où la nécessité d’une intervention du ministre de l’Agriculture, «car il est le seul capable de faire régner l’ordre et arrêter l’effondrement total du système des statistiques agricoles au niveau national», ajoute la même source. En attendant, quelques questions restent encore en suspens. La direction de la stratégie et des statistiques a-t-elle mis en place les moyens humains pour atteindre ses objectifs ?  Existe-t-il un management par processus  afin de diagnostiquer les véritables problèmes et détecter les failles humaines  au niveau des directions régionales et des directions provinciales de l’agriculture?
Pour rappel, la Fédération nationale du secteur agricole a déjà adressé une correspondance datant du 30 août 2013, au directeur de la stratégie et des statistiques. L’objectif escompté est de passer en revue toutes les questions et problèmes qui entravent le travail des services des statistiques régionaux et provinciaux  dans le dessein d’améliorer la prestation et le rendement de ces structures.  Pour l’heure, la question qui taraudent les agents des services des statistiques est ce que le ministre de l’agriculture est parfaitement informé de ces défaillances structurelles.
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