La fièvre des festivals d’été!

Les espaces de Rabat résonnent encore aux rythmes effrénés du festival Mawazine. Les stras de la planète auront Bientôt, ceux d’Agadir retentiront aux mélodies de Timitar. D’autres déclencheront le délire dans nombre de localités du royaume, en période estivale… La saga du spectacle de masse, toutes variétés réunies, ne faillit point à sa tradition dans une nation de plaisir sensuel collectif et de tolérance festive légendaire.

Nul ne prétend altérer ni émousser cette genèse séculaire qui fait tressaillir d’allégresse toutes les communautés d’une entité plurielle dont l’unicité ne fait jamais défaut. Même pas les tares et les avatars de la vie précaire des bidonvilles et des masures. Encore moins, la montée en flèche des islamistes au summum du pouvoir. Car le bonheur des sens est un droit, comme l’eau et le pain, que personne ne saurait étouffer.

On se rappellera les réticences, voire les médisances que d’aucuns avaient lâchées, au lendemain de l’ascension écrasante du parti de l’actuel chef de gouvernement : les festivals seront annulés, les plages scindées selon le genre, les locaux de distractions fermés… Un canular des plus cuisants. Les islamistes ont bel et bien signé la charte d’engagement au cœur de laquelle trônent les libertés et les valeurs, en compagnie des constituantes d’une majorité responsable, pour infliger un camouflet ferme aux détracteurs. Plus de place aux tergiversations creuses !

Les principes autour desquels s’agrippent toutes les forces de démocratie, de modernité et du progrès ne sauraient fléchir par des présomptions égocentriques tissées de toutes pièces. Un peu moins de la clôture de l’investiture de l’exécutif, la majorité évolue dans le respect des normes, des traditions et des acquis. Des débats, des concertations, mais pareillement des remises en question et parfois des différends sur telle ou telle appréciation…Pendant ce temps, les festivals de divertissement se succèdent, partout sur le territoire national et s’accentuent à mesure que a période estival fait irruption,

Ceci étant, d’aucuns fustigeraient cette profusion des festivals dont certains engloutissent des sommes colossales. Un gâchis de la société, diraient les autres ! Une atteinte aux droits légitimes des souches déshéritées, puisque l’argent des contribuables est jeté par la fenêtre, au lieu d’aller dans les régions privées et précaires, diraient d’autres ! Une polémique qui s’enclenche constamment, à la veille de cette période festivalière !

Il faut bien dire que certains festivals bouffent l’argent des deniers publics d’une manière exorbitante, alors que nombre de manifestations tenues dans plusieurs régions du pays qui ne parviennent pas à joindre les deux mots. Sans prétendre appeler à la mise en veille de ces festivals, on dira qu’il est également nécessaire d’encourager les «petits» festivals, par-ci, par-là, et, parallèlement épargner les contribuables et motiver le secteur privé, dans ce sens.

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