La ville de Rabat a vibré durant quatre jours aux rythmes des journées du patrimoine organisées par l’association Rabat-Salé Mémoire. Cette deuxième édition amplement réussie est un pari gagné par les organisateurs qui ont offert du 14 au 17 avril courant, une programmation aussi riche que variée au public.
Au menu de cette édition, figuraient des visites guidées dans les sites emblématiques des deux villes, des expositions, spectacles, rencontres, conférences et concerts musicaux. En effet, la nuit du patrimoine, qui s’est tenue vendredi dernier à la Bibliothèque nationale du Royaume, a tenté de brosser le panorama culturel et historique des villes de Rabat et Salé à travers une série de conférences, de tables rondes et de rencontres au cours desquelles les générations d’hier et d’aujourd’hui ont croisé leurs regards sur la mémoire et l’histoire des deux cités. Une nuit savoureuse placée aux goûts de la nostalgie et des souvenirs vivaces.
La table ronde «vivre à Rabat et Salé des années 30 aux années 60», qui a ouvert le bal de la soirée, a été marquée par la participation d’un bouquet d’intervenants dont El Batoul Bargach, Abdelkrim Bennani, Moulay Ismail Alaoui, David Toledano, Abdeljalil Lahjomri, Abdelah Chakroun, Aicha Belarbi. Les intervenants ont présenté, à tour de rôle, les deux villes voisines Rabat et Salé, à travers des souvenirs et évènements ayant ponctué leur vie.
D’autres rencontres ont meublé le programme de la nuit, entre autres «mon quartier, ma ville, mon patrimoine», animée par le psychiatre et écrivain, Jalil Bennani. Une conférence sous le thème : «Lyautey, une vision de Rabat capitale» a été également présentée par l’historien, journaliste et éditeur Guillaume Jobin. La conférence «orchestre national de la Rtm, socle de la mémoire musicale collective» a quant à elle été animée par Moulay Ismail Alaoui et bien d’autres.
«Il est entendu que cette manifestation n’aurait pu avoir lieu sans l’aide et le soutien de la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (BNRM), et de ses responsables sans lesquels des manifestations d’un tel éclat ne peuvent se dérouler dans les meilleures conditions», a précisé Fikri Benabdallah, président de l’association Rabat-Salé Mémoire. Sur l’esplanade de la BNRM, jeunes et moins jeunes ont eu droit à un concert placé sous le signe de la musique des années seventies à Rabat. Ce sont ainsi les Rolls, Fingers, Titans, Golden hands et les frères Megri qui ont fait voyager, musicalement, le public 4 à 5 décennies plus tôt. Entre les rythmes pop et rock, les groupes ont partagé la scène pour rendre hommage à un patrimoine musical ayant séduit toute une génération. Lors de cette soirée, un vibrant hommage a été rendu aux frères Megri, un groupe fondé dans les années 70 par le musicien et compositeur Hassan Megri. Le groupe a été représenté par Younes Megri qui a chanté les titres les plus connus du répertoire du groupe, entre autres «lili Twil», «di ram dam».
Mohamed Nait Youssef