La sécheresse ne sévit pas seulement dans la nature avec ses conséquences néfastes sur le quotidien de la très grande majorité de la population. Elle se manifeste aussi dans les rapports sociaux, particulièrement à travers les discussions où le processus démocratique que connait notre beau pays est présenté aussi sec que l’Oum er Rbia dans certaines parties de son cours.

Cela aurait été interpellation légitime de la part de celles et de ceux qui sont laissés-pour-compte à travers les divagations de l’action politique dans notre beau pays et qui ressentent durement les effets de la hausse des prix à la consommation qui s’ajoute aux inégalités sociales qui se creusent.

Mais que cela soit le fait de personnes dont la dépendance à l’ordre établi est apparente, qui se vantent au préalable de leurs parcours dans les instances administratives ou autres et qui sont capables de dépenser la valeur du SMIG brut pour le repas de trois personnes, cela donne une alerte, pour le moins que l’on puisse dire, sur la situation générale du royaume.

A vouloir nuancer le« rien ne va, rien ne se fait » de cette partie repue de la population, on est repris avec véhémence par un discours où les arguments, enveloppés par des grâces à Allah sur les situations personnelles, relèvent de la nostalgie et révèlent une déception et une amertume à l’égard des méandres du processus démocratique, tendant vers la négation aux bords du nihilisme.

C’est dans cet esprit que la rencontre entre les bureaux politiques du Parti Socialiste Unifié et du Parti du Progrès et du Socialisme a été suivie.

En préliminaire à cette réunion, la déclaration des deux secrétaires généraux aborde le constat sur la situation générale du royaume que presque l’ensemble de la population effectue.

De fait, la convergence de l’analyse constitue la base de l’action commune projetée dans l’intérêt de la Nation : renforcer le front intérieur pour répondre aux défis soulevés par les adversaires de l’intégrité territoriale, agir pour aplanir les difficultés de l’économie nationale et la rendre apte à répondre aux besoins d’une politique sociale urgente, consolider l’édification démocratique par la mobilisation et l’encadrement et la souscription à l’appel «Pour un pacte national pour la démocratie, le développement et la citoyenneté» lancé en juillet 2022 par les sept Fondations et centres d’études et de recherches (Fondation Allal El Fassi, Fondation Abderrahim Bouabid, Fondation Ali Yata, Fondation Abou Bakr El Kadiri, Centre Mohammed Bensaid Aït Ider, Centre Mohammed Hassan Ouazzani  et la Fondation Abdelhadi Boutaleb).

Cette action unitaire ravive l’espoir d’une dynamique conséquente pour raviver l’action politique au sein de notre peuple. Un parcours qui doit mobiliser l’ensemble des bonnes volontés pour la consolidation du processus démocratique dans tous ses aspects.

Il s’agit, pour l’essentiel, de rétablir la confiance ;de s’approprier collectivement le partage des responsabilités dans les réalisations et les échecs de notre voie vers le développement ;d’annihiler la confusion; de faire concorder les paroles aux actes ;de développer la justice en luttant contre la corruption et les égarements dans la conduite des politiques publiques ;de consolider le secteur public et la souveraineté nationale dans les secteurs stratégiques à notre développement ;de préserver l’environnement, ses ressources naturelles eu égard aux conséquences des changements climatiques et des aléas de la géopolitique ; d’accroître l’investissement dans l’humain pour le préparer à assumer ses choix présents et à affronter l’avenir avec sérénité.

Si la rencontre PSU-PPS n’est pas à l’abri du scepticisme qui s’est ancré dans les esprits, elle porte l’espoir d’une mise à jour où l’audace, l’esprit d’initiative et le sens élevé des responsabilités vaincront l’immobilisme, l’attentisme, le dogmatisme et le sectarisme.

L’effort dont devra faire preuve chaque partie du mouvement populaire, démocratique et progressiste, majoritaire dans notre société mais minoritaire dans ses institutions, est à l’aune des attentes pressantes et légitimes de notre peuple pour le progrès, le changement démocratique et la justice sociale.

La première pluie est une goutte.