Latif Lahlou, Abdelkader Lagtaa et Fatema Loukili honorés !

Ouverture de la 23ème édition du FNF de Tanger

DNES à Tanger Mohamed Nait Youssef

Au chapiteau installé à deux pas du site patrimonial  et historique, Borj Dar Al Baroud, le bal de la 23ème édition du Festival National du Film de Tanger a été donné, vendredi 27 octobre, en présence de la famille du 7ème art marocain. Un condensé d’émotions, la cérémonie d’ouverture a été marquée par des hommages marquants à trois figures emblématiques du cinéma marocain : Latif Lahlou, Abdelkader Lagtaa et Fatema Loukili.

Comme le veut la tradition, les stars ont foulé le tapis rouge du festival avant de franchir la grande porte du chapiteau. Juste après, des mots d’ouverture pour ouvrir la soirée.

Le ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaïd, a souligné dans son mot inaugural que son département ‘’œuvre  pour promouvoir l’industrie culturelle et cinématographique, développer  le volet de la formation pour les générations à venir et renforcer le marché marocain en investissant dans les salles de cinéma dans plusieurs villes marocaines’’. Dans ce cadre, le projet de 150 salles de cinéma, a-t-il rappelé, chaleureusement accueilli par les investisseurs, débutera le  15 novembre. Par ailleurs, le ministre a indiqué que le contrat-type lié à la loi relative au statut de l’artiste et des métiers artistiques sera, entre autres, un atout clé pour améliorer  la situation des artistes marocains.

Selon lui toujours, la réforme du  Centre Cinématographique Marocain permettra de  faciliter les démarches. «Le cinéma aura une longue vie au Maroc. », a-t-il affirmé.

Après avoir présenté les jurys et les films en compétition, des émouvants hommages ont été rendus à de grands noms du cinéma marocain.

Des hommages, un condensé d’émotions…

Sur scène, Fatema Loukili, scénariste, journaliste et comédienne s’est vue émue lors de l’hommage qui lui a été rendu, vendredi soir, dans le cadre du 23ème FNF. « Elle est la grande dame du petit et grand écran, elle est l’une des plumes majeures de l’écriture et du scénario. Amoureuse du beau et de la beauté, Fatema Loukili disait qu’il faut résister quand le monde devient cruel. », c’est avec ces mots que l’actrice culturelle Maria Daïf a rendu hommage à la scénariste.

Fatema Loukili n’a pas caché son émotion lors de cet hommage, tout en saluant de passage la résidence palestinienne. « Je suis heureuse de cet hommage. », s’est elle exprimée.

Abdelkader Lagtaa, le cinéaste serein…

Un autre hommage a été rendu à l’une des figures importantes du cinéma marocain, Abdelkader Lagtaa. Mouna fettou, Rachid El Ouali (Un amour à Casablanca), Younès Megri (Face à Face) ou encore Sonia Okacha (La moitié du ciel) ont salué les qualités humaines et professionnelles d’un grand cinéaste connu par sa sincérité et sa simplicité.

« Le cinéma est un travail de création, un travail collectif. J’ai toujours travaillé dans un cadre modeste dans un respect mutuel avec ceux  et celles avec lesquels j’ai travaillés. », a confié Abdelkader Lagtaa.

Hammadi Guerroum, critique de cinéma, a révélé que Lagtaa ‘’est parmi les gens qui transforment les tâches en soleil. Selon lui,  il a créé une nouvelle sensibilité cinématographique, il a créé des relations avec  des intellectuels, des journalistes, des artistes, des plasticiens, des comédiens. « Il nous a enseigné cet amour à Casablanca.», a-t-il fait savoir.

La grande leçon de Latif Lahlou…

Sous une pluie d’applaudissements chaleureux du public, un hommage émouvant a été rendu à l’un des monstres sacrés du cinéma marocain. Un pionnier, un cinéaste singulier, Latif Lahlou a livré une grande leçon de cinéma au public et surtout aux générations à venir. Un long parcours riche et varié, l’homme a tout donné au 7ème art national. Son hommage était un temps fort, chargé d’émotions, lors de l’ouverture de la 23ème édition du FNF de Tanger.

«Je suis profondément honoré et fier d’être devant vous ce soir pour assister à la projection de mon premier film, «Soleil de printemps» qui a  été écrit  et tourné en 1968 et monté et finalisé en 1969», a-t-il exprimé, ajoutons que le fait de vivre des moments intenses comme ça est une jubilation  intellectuelle  magnifique. «Quand j’ai vu le film numérisé, il y a un mois, quand j’ai vu la première image de Hamidou, j’ai pleuré», a-t-il confié.

Pour un cinéma marocain nouveau et fort…

«Je voudrais dire un sentiment que je ressens profondément  pour un cinéaste qui est sur le départ, alors que j’ai eu soixante années de travail professionnel sans discontinuité, je voudrais tout simplement dire aux jeunes camarades qui arrivent dans le métier ; de casser tous les codes qui existent, de trouver de nouveaux codes pour un cinéma marocain nouveau, fort.», s’est il adressé aux jeunes cinéastes. Et d’ajouter : «je voudrais leur dire d’essayer d’inscrire la thématique dans la contestation pacifique, positive et créative. Quand je dis contestation pacifique, ce n’est pas demander la révolution, bien au contraire, c’est constater les dysfonctionnements qui nous entourent pour les bannir  afin de créer une société moderne, contemporaine et prospère.», a affirmé Latif Lahlou.

Quand nous assistons aujourd’hui, depuis une vingtaine d’années, a-t-il révélé,  à un Maroc qui se réveille, qui avance, qui progresse. «Une dynamique extraordinaire a été inscrite par Sa majesté le Roi, et la culture doit s’inscrire dans cette dynamique, elle doit s’inscrire dans la contestation pacifique pour faire avancer notre pays.», conclut-il.

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