«Dans le secteur de l’éducation nationale, on ne peut pratiquer la parité!», laissent entendre certains intervenants dans le secteur de l’éducation et de la formation. En effet, depuis longtemps, l’affectation des jeunes filles sortantes des écoles de formation, particulièrement du primaire, a toujours suscité des altercations parmi la famille de l’enseignement.
En ces temps-ci, ce ne sont quasiment que les jeunes filles qui embrassent cette fonction d’institutrice et se trouvent, forcément, contraintes d’exercer, vu le manque des ressources humaines, dans les patelins les plus reculés du royaume. Nombre de professeurs-femmes opèrent dans les établissements scolaires délabrés, situés dans des lieux manquant des conditions de travail et de vie les plus élémentaires. Pis encore, plusieurs d’entre elles doivent traverser des kilomètres de terrains accidentés pour accéder à leurs «antres», en proie de divers dangers humain et animal.
Dans cet état lamentable, les enseignantes, repoussées également par les spécificités culturelles de ces zones du Maroc profond, sont incapables de s’acquitter de leurs tâches et se réfugient, pour la plupart, dans des certificats de maladie répétitifs ou encore dans des dérobades interminables, loin des yeux de leurs supérieurs. Voilà donc une situation déplorable qui prévaut encore dans nos écoles.
On voudrait donc, mettre un terme aux calvaires des jeunes voudrait donc filles. Mais, à quel prix si l’on sait que les écoles de formation continuent à ne faire sortir que des jeunes filles ? Qui enseignera alors à la campagne, dans les cimes enneigées et les arrières pays sans accès ? Où iront donc les jeunes enseignantes-femmes qu’on n’affectera plus dans ces montagnes et précipices ? A la ville ?, il y a surnombre affreux, avec des enseignants sans classe ou en sous-horaire, sans parler des «fantômes», fils et filles de telle ou telle notabilité.
Et puis, est-il juste de privilégier maintenant les jeunes filles alors que leurs homologues «moisissent» toujours dans la montagne, dont certaines d’entre elles, dépassent les vingt ans de service sans pouvoir descendre en «plaine» ? Il y a donc matière à réflexion dans cette affaire.
Cet avantage générera, à coup sûr, des réactions vives auprès des enseignantes de la montagne et des localités environnantes (amoindries aussi par des situations sociales pesantes) qui attendent toujours leur tour de descendre, le plus logiquement et démocratiquement du monde. Il importe bien de s’asseoir autour d’une table et de réfléchir mûrement sur cette problématique, sans précipitation ni excès de populisme, afin de garantir la scolarité à tous les apprenants, urbains et ruraux, dans l’équité et la justice.