Nabil Benabdellah :
* Les réformes attendues au PPS constitueront une véritable secousse interne
* Le retour triomphal du Maroc à l’UA, fruit d’une vision stratégique claire de SM le Roi
* Le PPS appelle à permettre au pays de se doter d’un gouvernement fort
Le Comité central du Parti du progrès et du socialisme, réuni samedi et dimanche à Rabat en sa huitième session, a adopté à l’unanimité le «plan d’enracinement» du parti dans son environnement social, nom donné à cette session du CC. Un plan visant la mise en œuvre d’une feuille de route comportant les recommandations et résolutions du Comité central et qui sera fondé sur la contractualisation, la reddition des comptes et le suivi, a souligné Mohamed Nabil Benabdallah, secrétaire général du parti dans son allocution de clôture.
L’adoption d’un tel plan et des mesures de son application et d’accompagnement devra provoquer une «véritable secousse interne» dans la vie du parti et lui permettre un nouveau départ sur des bases plus solides, a-t-il dit, estimant qu’il faudra à l’avenir distinguer entre le PPS avant cette session et le PPS après.
Au terme des travaux de l’actuelle session du Comité central tenue sous la présidence de Charafat Afailal, membre du Bureau politique, qui avait à ses côtés Rachida Tahiri, Aicha Lablak, Abdeslam Seddiki, Mohamed Amine Sbihi et Abderrahim Bensar, membre du BP du PPS, Benabdallah a indiqué que l’on dispose désormais d’une vision globale claire sur les révisions et réformes à entreprendre pour préserver et pérenniser le patrimoine hérité du PPS, un parti progressiste et de gauche avec des perspectives socialistes et éco-socialistes, le parti d’Ali Yata, Simon Lévy, Abdellah Ayachi, Abdeslam Bourquia, Aziz Belal et bien d’autres et préparer le terrain pour de nouvelles victoires en particulier au niveau électoral.
Il est vrai que les résultats obtenus lors des dernières élections n’ont pas été au niveau des attentes du parti, de son rayonnement et de sa place dans le paysage politique marocain, mais il est vrai aussi que cela n’autorise personne à minimiser le rôle et la place du PPS dans la société, un parti dont la crédibilité, le sérieux et la portée sont connus de tous, a-t-il dit, estimant que le parti avait de fortes chances de remporter un nombre suffisant de sièges s’il avait su tirer profit de ses potentialités et atouts, à travers davantage d’implication en milieu urbain, en particulier dans les grandes villes comme Casablanca, Rabat, Tétouan, Meknès, Fès, Tanger.
Le retour au Maroc à l’UA, fruit d’une action stratégique de SM le Roi
Evoquant le retour du Royaume dans sa famille institutionnelle africaine, l’Union Africaine, le SG du PPS a souligné qu’un tel évènement revêt une grande importance pour le Maroc dont l’absence mettait en difficulté ses amis et alliés qui le soutiennent.
La réintégration de l’Union Africaine est le fruit d’une stratégie soigneusement élaborée et mise en œuvre depuis des années par Sa Majesté le Roi Mohammed VI dont l’action a permis au Royaume de renforcer ses relations bilatérales non seulement avec ses amis traditionnels qui lui demandaient de retrouver son siège, mais également avec d’autres pays du continent qui soutenaient les thèses du camp adverse à l’intégrité territoriale du Maroc.
Tout en étant conscient des risques et manœuvres menées pour empêcher le Royaume de réintégrer l’Union Africaine en ce moment précis, le Souverain a tenu à faire le déplacement en personne à Addis Abéba pour faire échouer tous les plans des adversaires et permettre au Royaume de retourner par la grande porte au sein de sa famille institutionnelle africaine. Cet objectif a été atteint grâce à la détermination du Souverain et à l’unanimité nationale autour de l’intégrité territoriale, a expliqué le SG du PPS pour qui un tel retour impose au pays de nouveaux défis comme l’a souligné SM le Roi, dans Son discours devant le 28e Sommet de l’UA.
En retrouvant son siège, le Maroc est appelé à jouer pleinement son rôle en tant que membre à part entière dans la réalisation de tous les plans de développement mis en place par l’organisation panafricaine au profit de ses Etats membres en matière d’enseignement, de santé, d’agriculture, d’industrie, de lutte contre le terrorisme, de maintien de la paix, de lutte contre la criminalité, l’analphabétisme, la pauvreté, etc…, a indiqué Benabdallah. En siégeant parmi ses pairs africains à l’UA, le Maroc aura le temps de rappeler à tous les efforts qu’il déploie dans tous les domaines et en particulier au sujet de ses provinces du sud dont le problème est en cours de règlement par les Nations-Unies.
Appel au renforcement du front intérieur et à la formation d’un gouvernement
Pour mener avec succès une telle action au sein de l’UA, le Maroc se doit de consolider davantage son front intérieur à travers le renforcement de ses institutions, de son processus démocratique, la promotion de la justice sociale, le respect des droits de l’Homme et la répartition équitable des richesses, a-t-il martelé, appelant tous les partenaires politiques à hisser leur action au niveau des responsabilités qui leur incombent après le retour du Maroc à l’UA.
Ils doivent également agir pour permettre au pays d’avoir un gouvernement fort conformément aux dispositions de la Constitution et respectueux de la volonté des électeurs. Ils doivent aussi laisser de côté les calculs personnels et secondaires, a dit Benabdellah, insistant sur la volonté du PPS de ne ménager aucun effort pour permettre au chef de gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane de sortir plus fort de cette épreuve et pouvoir jouer pleinement son rôle et exercer l’ensemble de ses prérogatives constitutionnelles à la tête d’un gouvernement fort et homogène.
La secousse interne attendue au sein du PPS
Revenant aux travaux de la 8e session du CC, le SG du parti a indiqué que le parti dispose désormais d’une vision claire sur ce qu’il doit entreprendre pour redresser la situation, le renforcer en tant que force de proposition et surtout en tant que parti progressiste de gauche, avec des perspectives socialistes et éco-socialistes oeuvrant pour défendre les intérêts du pays, réaliser son projet démocratique et promouvoir le développement économique et social du pays et disposant d’un front intérieur plus fort que jamais.
Halte à l’indifférence et l’inertie
Le PPS devra œuvrer à travers un plan de communication rénové pour que ses idées dominent au niveau social à travers l’activisme et les prises de position de ses membres et sympathisants qui ne doivent plus rester indifférents à ce qui se déroule et se dit autour d’eux. Les lieux publics, les cafés et les réseaux sociaux constituent un moyen idéal pour cette action devant traduire le sentiment d’appartenance au PPS et la défense de ses idéaux et valeurs dans le respect de l’autre dans le but majeur de gagner un plus grand nombre de votes politiques des électeurs, a-t-il expliqué.
L’on doit aussi redoubler d’efforts pour enraciner davantage le parti dans l’environnement social, abstraction faite des formes et formules poursuivies pour ce faire, a-t-il expliqué, rappelant la nécessité pour le parti d’adapter son action aux mutations en cours dans le pays où la population urbaine, qui représente désormais 65% de la population du pays, est en majorité conservatrice.
M’Barek Tafsi