«Le discours de haine n’est pas juste un désordre de l’information»

Latifa Akharbach, présidente de la HACA au Forum Mondial de l’Alliance des Civilisations

« La prolifération du discours de haine ne peut être analysée exclusivement comme un désordre de l’information et une dérive de la communication», a déclaré en substance Mme Latifa Akharbach, présidente de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle lors de son intervention à la 9ème édition du Forum Mondial de l’Alliance des Civilisations des Nations Unies, organisée les 22 et 23 novembre 2022 à Fès, sous le thème « Vers une alliance de paix : Vivre ensemble comme une seule humanité ».

« C’est un phénomène qui se renforce aussi des difficultés qui prouve la communauté internationale à apporter des solutions justes et équitables à des problématiques globales comme la question migratoire où le changement climatique. De même que les postures de doubles standards concernant le terrorisme, le séparatisme ou encore les Droits de l’Homme favorisent la prolifération du discours de haine et de violence », a-t-elle ajouté à ce propos.

Intervenant lors de la session intitulée « contrer et adresser le discours de haine en-ligne », aux côtés Mme Mita Hosali, directrice adjointe du département de la communication globale des Nation Unies, M. Ahmed Abbadi, secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Oulémas, M. Ezzat Ibrahim, rédacteur en chef de Al-Ahram Weekly et M. Faouzi Sqalli, président du Festival de Fès de la culture soufie, Mme Akharbach a également rappelé que les pratiques de discours de haine, de stigmatisation et de polarisation étaient loin de s’amenuiser et que la crise pandémique globale  a été marquée par une infodémie massive et globale qui a amené le Secrétaire Général de l’ONU à déclarer « notre ennemi est aussi la propagation croissante de la mésinformation ».

La présidente de la HACA a par ailleurs estimé que la dynamique d’influence des réseaux sociaux en matière de circulation et d’exposition au discours de haine ne pouvait être rompue par le simple renforcement de la surveillance et la suppression des ressources terroristes et violentes. « C’est bien le développement de l’esprit critique et la promotion d’une véritable culture de l’altérité qui sont susceptibles de renforcer l’immunité des individus et de la collectivité contre le discours de haine et les pratiques de désinformation et de manipulations qui lui sont inhérentes » a-t-elle conclu.

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