Le gouvernement franchit le pas, les syndicats montent au créneau

Le Chef de gouvernement peut pousser un ouf de soulagement. En dépit des levées de boucliers, son projet de réforme des retraites a réussi à passer le cap du Conseil de gouvernement de jeudi dernier. Ce qui amène Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication et porte parole du gouvernement, qui s’exprimait lors d’un point de presse, à qualifier l’adoption le la réforme de «moment historique».

Il s’agit d’ «une décision responsable et courageuse, dictée par le souci du gouvernement d’assumer ses responsabilités politiques et morales», a-t-il affirmé. Au-delà des tensions suscitées par la vision du gouvernement, le coût élevé de la réforme n’a pas non plus fait reculer l’équipe Benkirane. Pas moins de 41 milliards de DH seront en effet mobilisés pour exécuter la réforme au cours des cinq premières années, soit près de 8 milliards de DH par an. Cet investissement est en tout cas nécessaire pour permettre de rattraper le retard qui induit chaque année un gap négatif supplémentaire et éviter ainsi l’épuisement des réserves en 2022.

Cela dit, le Parlement est contraint à accélérer la cadence pour entériner la réforme. Surtout que celle-ci doit entrer en vigueur en janvier 2017. A cette date, le départ à la retraite sera à 61 ans contre 60 ans actuellement pour être relevé à 62 ans en 2018 et à 63 ans en 2019. Sachant que les départs anticipés seront maintenus avec quelques changements. Pour en bénéficier, les hommes devront avoir à leurs actifs 24 ans de service contre 18 actuellement. Quant aux femmes, elles devront justifier d’un service minimum de 18 années contre 15 actuellement. Parallèlement, le taux annuel adopté pour le calcul de la pension des fonctionnaires sera revu à la baisse pour passer de 2 à 1,5%. Il s’appliquera sur les droits acquis à partir de l’entrée en vigueur de la réforme. Néanmoins, une exception est prévue pour les fonctionnaires qui cumulent 41 ans de service.

Par ailleurs, le calcul de la pension devra se baser sur le salaire moyen des 8 dernières années de services effectifs à partir de 2020. Le régime des pensions civiles connaitra aussi une hausse de la contribution de l’Etat et celle des fonctionnaires chacune de quatre points sur une période de quatre ans, portant ainsi la cotisation de 20 à 28% partagées à part égales. Ainsi, le  taux de cotisation pour chacune des deux parties passera de 10 à 14%. Par contre la pension minimale connaitra une augmentation de 50%. Celle-ci passera de 1.000 DH à 1.500 DH à partir du 1er janvier 2018. Cette mesure sera généralisée au régime collectif d’allocation de retraite (RCAR) et au régime des pensions militaires  et régime des pensions civiles.

H.B.

 

Les indépendants auront aussi leur retraite

Le Conseil de gouvernement a validé le projet de loi qui instaure un régime de retraite au profit des indépendants. Le texte, présenté par le ministre de l’Emploi et des Affaires sociales, vient en réponse aux doléances de la majorité des catégories concernées, comme l’a indiqué Mustapha El Khalfi. Le nouveau régime sera géré par la CNSS. Il sera basé sur un système de points à l’instar de celui appliqué par la CIMR.

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