Le Maroc et l’Espagne, la félicité !

Saoudi El Amalki

Il semble bien que les rapports Espagne/Maroc ne fléchissent plus, au fil des années. En voilà donc un modèle de voisinage qui ne cesse de promettre au grand jour sans compromettre les opportunités de l’avenir ! Récemment encore, le chef de l’Exécutif ibérique magnifiait, devant le congrès des députés espagnols, toutes obédiences réunies, l’excellence des relations qui vont crescendo depuis l’éclaircie de la position manifestée par la péninsule vis-à-vis de la cause nationale marocaine. En fait, il a fallu alors un simple déclic de raison pour libérer l’avalanche de compilations stratégiques étant plus tôt cloîtrées, aux recoins des intentions de part et d’autre, au grand service des deux peuples respectifs. Qualifiée d’« exemplaire » par le leader espagnol du PSOE, cette coopération se fortifie et se fluidifie, chemin faisant puisque le volontarisme des deux camps est légion à souhait, tout en prenant conscience de la proximité idoine, de l’aubaine géopolitique et du dessein mutuel les unissant de concert pour le meilleur et pour le pire. Le satisfecit du nouvel unificateur de la Gauche du Royaume d’Espagne n’est ni superficiel ni fortuit en ce sens qu’il prend naissance des faits concrets qui émaillent ces rapprochements cimentés en termes de combat contre le terrorisme, l’immigration non autorisée et les réseaux de trafic des êtres humains. Ces périls préjudiciables qui taraudent la région en constants effets perturbateurs nécessitent au fait, la conjugaison des énergies et la mutualisation des options pour relever ces défis de haute acuité. En matière d’échanges commerciaux et réciprocités économiques, il s’avère qu’ils atteignent à présent, des points culminants hors pair, depuis plusieurs décades. En témoigne la multiplicité des visites de travail des locuteurs hispano-marocains de haute sphère de la hiérarchie, particulièrement celle des deux chefs de la diplomatie ; Nasser Bourita et José Manuel Albares, sous l’égide des deux chefs d’Etat respectifs ainsi que des ministres chargés de divers dossiers à caractère commun.

Sur le plan sportif, les deux parties en compagnie de leur allié lusitanien, l’autorité footbalistique des deux flancs du détroit de Gibraltar, intensifient la cadence de leurs contacts directs en vue de mettre sur pied la plus somptueuse copie de la coupe du monde que la planète n’ait jamais connue, à croire les humeurs affichées de leurs instances correspondantes. D’ici là, à l’horizon 2030, les deux royaumes auront sans doute, étendu la passerelle transitaire sous-marine entre les deux continents limitrophes de pas plus de 14 kilomètres pour faciliter plus spécialement, l’acheminement des citoyens du et vers le vieux continent. A l’image de cet état d’esprit plutôt guilleret et jovial de Pedro Sanchez, l’homme providentiel de cette embellie mitoyenne, l’optimisme est de mise entre les communautés avoisinantes qui respirent enfin, à pleins poumons, l’arôme ancestrale sous le signe du bon voisinage. Désormais, l’Espagne franquiste n’est plus qu’une triste réminiscence, à travers cet élan progressiste et pacifiste qu’elle arbore aussi bien à l’égard de notre pays que des actes génocidaires d’Israël perpétrés contre Gaza. Au rythme de la ruade réformiste dont le Maroc fait montre tous azimuts, l’Espagne n’en serait que fortement admirative et attentionnée. Les deux royaumes, longtemps à de si peu d’espaces qui les séparent se sont aperçus, enfin qu’ils pourraient les réduire encore de plus belle, pour en frayer ensemble une place au soleil. Le fameux partisan espagnol de l’art du cubisme, Pablo Picasso, a enfanté cette ingénieuse citation qui conviendrait peut-être au contexte maroco-espagnol : « Il y a des êtres qui font du soleil une simple tache jaune. Mais, il y en a aussi qui font d’une simple tache jaune, un véritable soleil ». Et quand Pedro Sanchez disait en toute humilité que «la prospérité du Maroc contribuera à celle de l’Espagne », il n’y va guère par quatre chemins !

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