On reviendra sur un passage jugé très pertinent du discours royal, à l’occasion du 17ème anniversaire de son intronisation. En effet, au cours de son propos, adressé tout particulièrement à l’élite politique et représentative, le souverain renouvelait sa volonté de maximiser le nouveau concept de l’Autorité, lancé, avec solennité et ferveur, au préambule de son règne.
En fait, ce nouvel entrain, mis en fonction depuis son avènement sur le trône, ne se limitait pas exclusivement aux agents de l’Autorité, de quelque nature et registre que ce soient, mais pareillement à l’ensemble des instances élues dont le pouvoir est entaché aussi d’errements et de dépassements. Effectivement, dans bien des cas, les populations sont victime de zèle, voire de violation, émanant de président d’une commune rurale ou de maire de municipalité. Alors que ces droits légitime sont souvent recouvrés par un caïd ou encore un chef de district, en faveur des ayants droits, dans tel ou tel lieu de compétence territoriale.
Quoiqu’on puisse dire, la riposte de l’Autorité n’a lieu que rarement, quand vraiment les manifestations dépassent toutes les limites tolérées, au risque de porter préjudice aux vies humaines et de saccager les biens des citoyens. D’aucuns estiment que c’est là un réel signe de régression du pouvoir de l’Autorité, face à la montée ascendante des «libertés». En fait, si l’Autorité se garde de réprimer les mouvements protestataires, comme elle avait l’habitude de faire bien auparavant, c’est qu’elle le fait en toute conscience, par respect de cette évolution crescendo de la vie publique et de peur d’attiser les tensions revendicatives, sommes toutes légales, dans nombre de régions du royaume.
Cependant, on ne peut passer sous silence ces réflexions nostalgiques des temps tristes auxquels l’Autorité fait appel, de temps à autre, pour avorter une manifestation ou procéder à des arrestations arbitraires. Ces opérations outrancières qui surgissent occasionnellement, sont heureusement de plus en plus rarissimes dans notre quotidien. Il faut bien dire que notre système sécuritaire accompagne l’évolution d’une démocratie marocaine galopante, certes d’une manière un peu versatile, mais se fraie des chemins sûrs dans la dynamique d’un essor national global.
Les rapports Autorité/Population ont donc connu des améliorations notoires, du fait des avancées affichées dans tous les domaines, y compris celui de la Sécurité sous toutes ses formes. L’Autorité marocaine en sort grandie et ce n’est nullement une faiblesse si elle s’abstient de se manifester dans des moments d’effervescence massive.
Toutefois, le gros du morceau reste à rectifier au niveau de la «grosse Autorité» qui continue à miner le pays, à travers les grandes manœuvres de détournement, de monopole, de trafic, de dépravation…C’est le moment de secouer le cocotier pour mettre au pied du mur cette grosse Autorité dévastatrice, au grand bonheur de l’Etat de Droit et des Institutions. L’Autorité, de quelque niveau que ce soit, devra alors se conformer aux lois qui assurent la stabilité et la prospérité de la Nation.