Elle a permis, également, de se rendre compte de l’ampleur des dégâts et drames qu’il peut engendrer. Hiroshima, Tchernobyl, pour n’en citer que ces deux cas, sont gravés dans la mémoire collective. Les enjeux sont immenses, les risques aussi.
La conférence onusienne est ainsi transformée en arène de débats et de joutes oratoires, parfois très virulentes. L’interférence du politique, les rapports occidentaux avec l’Iran, l’attitude israélienne et le dossier coréen sont autant d’éléments qui passionnent les débats et ne permettent pas une approche sereine, négociée sur la base de règles transparentes et applicables à tous les Etats, sans aucune exception.
Pour le Maroc, le concert des Nations doit respecter le «droit inaliénable des Etats à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, reposant sur un équilibre entre le droit à l’usage pacifique de l’énergie nucléaire et l’obligation de l’utilisation responsable et transparente de cette énergie».
Cela est possible si l’on se tourne vers une autre démarche qui privilégie une «évaluation en profondeur et objective de la mise en œuvre des dispositions du Traité en vue de réactiver son esprit et ses nobles objectifs».
Plus concrètement, l’usage pacifique de l’atome doit profiter à tous les Etats. La course à l’armement atomique n’a plus raison d’être. Un moratoire pour tous doit être mis en place pour une élimination progressive de l’arme nucléaire.
C’est pourquoi la conférence onusienne ferait œuvre utile si elle appliquait déjà l’article 14 de la déclaration finale de 2009 qui avait appelé à la mise en oeuvre effective et progressive des 13 étapes adoptées lors de la conférence d’examen en 2000.
Cela devrait permettre une « entrée en force pratique du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) », traité qui reste encore non ratifié par de nombreux pays…
Car quels que soient les enjeux et les contradictions, l’atome doit rester celui de la paix et du progrès et non pas celui de la menace, des démonstrations de force et des faits accomplis.
Cela passe par l’élimination, à long terme, de toutes les armes nucléaires.