Un parti conséquent avec lui-même, cohérent avec son discours, aligné constamment dans le sillage des exigences de la patrie et des attentes du peuple, ne se casse pas trop la tête pour s’harmoniser avec la conjoncture actuelle.
C’est le cas du PPS qui ne perd nullement le nord ni cherche l’amalgame et la surenchère pour enchaîner avec la position qu’il s’était déjà appropriée, au préambule du mandat précédent. «Les raisons pour lesquelles le parti avait décidé d’intégrer l’exécutif sortant sont demeurés inchangés, en dépit de sa composition hétéroclite et disparate», devait rappeler le Secrétaire Général du parti, à la présentation du projet de rapport du Bureau Politique soumis à l’instance statutaire pour adoption, dimanche dernier à Salé. Ledit rapport a été, par la suite, corroboré par l’ensemble des membres de cette institution partisane décisionnelle.
Pour le reste, cette cooptation unanime n’a jamais été une formalité machinale, comme seraient tentés de décocher certaines mauvaises langues pour lesquelles le PPS a toujours constitué une épine cuisante dans leur gosier perfide. Certes, cette session du comité central ne s’est pas beaucoup attardé sur le principe de la participation qui parait, d’emblée, dépouillé de toute contestation, au vu du leitmotiv de continuité prolifique qui soutient tout discernement à ce propos. D’autant plus que cette décision, si judicieuse et réaliste, semble enfin dissuader, non sans réjouissance d’ailleurs, le restant des constituantes de la Koutla démocratique, après cinq ans d’opiniâtreté gratuite.
Néanmoins, nul ne peut passer sous silence, non plus, un certain arrière-goût de malaise qui a, de bout en bout, imprégné les diverses et multiples interventions. Comment se fait-il qu’un parti si sérieux et probe, soit férocement sanctionné, au terme des récentes élections ? Il est bien évident que le facteur organisationnel qui a certainement pesé sur le rendement dans telle ou telle section du parti, affectée par le déficit et la lacune. Cette déchéance fera l’objet d’un traitement rigoureux dans les jours qui viennent, en vue de revigorer encore davantage l’outil partisan, à la veille des prochaines échéances.
Cependant, il convient aussi de souligner que le PPS avait été, sans nul doute, le plus ciblé dans l’agenda des dépravateurs hégémoniques. «Le combat actuel n’oppose pas les progressistes aux conservateurs, mais bel et bien les partisans de la démocratie aux ennemis de cette dernière !», tonnait Nabil Benabdallah dans son allocution exhaustive. Il est donc question d’une lutte sans merci contre les forces destructrices qui arborent le spectre du monopole politique, bien qu’elles se réclament le slogan creux de la «modernité». Répliquant, avec acharnement et solennité, à ce péril phagocytaire, le PPS a payé cher cette audace peu commune, quoique des allégations continuent à lui endosser sa «décadence» numérique, sournoisement, à son rangement contrenature avec les conservateurs. Aujourd’hui, fort de son impact politique inébranlable, le parti du livre ne fait que persuader les réfractaires sur la véracité de sa ligne politique rationnelle, comme ce fut le cas dans nombre d’événements historiques. Sa circonspection, son bravoure et surtout sa clairvoyance politique font de lui une force nationale incontournable sur laquelle s’estompent les intentions malveillantes.