Il est censé être un espace représentatif visant une dynamisation de l’action locale, cependant il n’en est rien de cela! Le retrait des représentants des partis démocratiques à savoir, le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), le Parti de la Justice et du Développement (PJD) et le Parti de l’Istiqlal (PI) de de l’AG de l’Association Marocaine des Présidents des Conseils Communaux (AMPCC) suscite des questions sur cette instance qui se trouvent en pleine crise de légitimité.
D’ailleurs, selon un communiqué émanant des trois partis, l’AG ayant eu lieu mardi 20 décembre a été entachée de graves irrégularités et organisée avec une un retard d’une année de la date d’échéance. En plus, un plus grand nombre de présidents des communes et des arrondissements ont été écartés tandis que d’autres ont reçu leurs convocations en dehors de la période légale, souligne le communiqué. Outre le quorum qui n’a pas été atteint, la même source considère que plusieurs points contraires aux statuts en vigueur sont inscrits illégalement à l’ordre du jour. Qui plus est, la salle où se sont déroulés les travaux de l’AG a été pleine de personnes ne disposant pas du statut de «président de commune ou d’arrondissement».
En termes plus clairs, le communiqué met l’accent, à titre exemple, sur le fait que ni le président ni les membres du bureau de l’AMPCC dont les mandats ont déjà pris fin, n’ont le droit de procéder à un amendement des statuts de l’association, étant donné que cela ne fait nullement partie de leurs attributions.
Pis encore ! Les membres de l’association ont été appelés à se conformer aux amendements des statuts avant qu’ils ne soient adoptés, indique à Al Bayane, Karim Tej, membre du Bureau politique du PPS et secrétaire général de l’association démocratique des élus progressistes. D’ailleurs, notre interlocuteur met l’accent sur le fait que la mise en place de ces amendements nécessitent, avant tout, une démarche consensuelle, surtout lorsqu’il s’agit d’une instance nationale, supposée représenter toutes les sensibilités politiques et défendre les intérêts du pays, loin de toute surenchère. Autrement dit, explique Karim Taj, Ce retrait constitue une réponse claire au bureau de l’AMPCC qui a failli à ses engagements et ce, en dépit des multiples contacts qui ont précédé l’AG et qui visent à trouver un modus-vivendi et contribuer constructivement aux travaux de cette rencontre. Malheureusement, certains milieux avaient des calculs politiciens prémédités. En fait, selon les informations disponibles, le nouveau président, compté sur les rangs d’un certain parti, a été déjà désigné depuis … mois, comme quoi l’AMPCC fait partie de l’une de ses organisations parallèles, déplore Karim Tej.
Pour mettre un terme à cette mascarade, les représentants du PPS, du PJD et du PI envisagent de porter plainte devant la justice, jugeant illégale la tenue de l’AG. Et ce n’est pas tout : les représentants des trois partis prévoient une réunion prochaine pour prendre les décisions qui s’imposent et se mettre ainsi d’accord sur un plan d’action commun.
Notons au final que les représentants des présidents de communes des partis nationaux, tout en regrettant le détournement flagrant des objectifs de l’association pour des intérêts purement politiciennes, informent l’opinion publique qu’ils ne sont plus considérés par l’AMPCC et que cette dernière ne les représente plus ; que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays.
Khalid Darfaf