Le sursaut du tourisme dans le Souss

Dans la capitale du Souss, on est bien conscient que le secteur du tourisme bat de l’aile, depuis presque toute la dernière décennie. Après une période fastueuse où la destination s’entrelaçait aux rayons soyeux du soleil de l’hiver, en compagnie des hôtes scandinaves, germaniques, britanniques et bien d’autres, le produit de la station balnéaire d’Agadir, unique en son genre, n’attendrit plus personne. On s’en mord les doigts de n’avoir pas su, jusqu’ici, maintenir le cap de cette magnificence princière !

Aujourd’hui, on ne cesse de se lamenter face à cette dégénérescence qui n’en finit pas. Les années se suivent et la décadence semble se plaire dans des hôtels dépouillés tels des hameaux, des restaurants hirsutes comme des lambeaux, des espaces de vie funestes pareils à des tombeaux…On a beau faire semblant de s’y mettre, l’anathème morbide tient tête à tout essai de saupoudrage espiègle. Pendant des années, les responsables du déclin n’arrêtent pas de passer et le tourisme continue à trépasser !

Maintenant, la nouvelle chef de file régionale a pour nom Zineb El Adaoui et le nouveau patron du Conseil Régional de Tourisme (CPR) s’appelle Guy Marrache. Tous deux ont hérité de cette décrépitude et  paraissent déterminés à sortir les roues enlisées des ornières. Facile à dire ! Mais, la déliquescence est si ardue que le bout du tunnel n’est point à portée de main. Récemment, on rassemblait, au siège de la Wilaya, toutes les composantes du domaine pour amender les statuts de cette structure fédératrice. Une occasion encore pour les uns et les autres de proférer en mots crachés les maux de la dérive, quoique l’ordre du jour ne s’y prête pas.

Le propos était morose dans une ambiance maussade. Certains se plaignent de l’exclusion, d’autres déplorent la décommunication. L’ensemble reconnait l’affaissement de ce volet vital de l’économie et en décortique les tessons cassés. Tout le monde s’accorde à déduire que le ressaisissement est tributaire de l’implication de toutes les constituantes, dans l’entente et la concorde. Cet abaissement n’est guère une fatalité indéfinie. Il n’en est pas une, car les atouts naturels qui ont fait l’éclosion de l’une des meilleures baies du monde, par le passé, demeurent toujours les mêmes.

En revanche, il serait, sans doute, question, pour prétendre à la relance de la destination amoindrie, au remaniement de la gouvernance qui avait fait défaut, durant des années. En fait, il s’agirait de constituer un bloc cohérent où l’intérêt suprême de la station prime sur toute autre considération sectaire, en vue de former une force de pression sur les services centraux, sur la base d’un plan d’action concerté et performant, entre professionnels, élus et institutionnels.

Réinventer et refonder toute l’architecture de l’industrie touristique de la région deviennent, en effet, une œuvre impérative et insistante, devant la vétusté et l’incommodité du produit offert actuellement aux visiteurs, de plus en plus exigeants. Les touristes ne viennent plus uniquement pour la mer et le soleil, mais pour un tout indissociable qu’il ne trouve pas, hélas, à présent, et préfèrent aller ailleurs, se détendre et se divertir, au lieu de s’offusquer et de s’ennuyer!

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