« Rien ne se fait sans un peu d’enthousiasme !», disait un jour Voltaire, philosophe de l’Hexagone du 18 ème siècle. C’est sans doute, la plus percutante des stimulations dont on puisse se pourvoir, en particulier en matière de la gestion des affaires publiques. Assurément, rares sont les gestionnaires qui ont la latitude de prétendre en avoir au quotidien, à titre indicatif au cours du parcours d’une ville martyre, rebâtie de fond en comble. Au fait, le cas de la région Souss Massa, incarne parfaitement la citation de ce penseur hollandais précédemment, mise au prélude du présent témoignage. Tout au long de ce trajet de réédification, peu de décideurs s’y sont mis corps et âme à l’ « enthousiasme voltairien». Certains se sont pressés de «remonter» leur textile en faillite, d’autres se sont servis de la cité en déconfiture pour «redorer» leur blason… En fait, on ne s’y est pratiquement adonné, corps et âme, qu’en ces cinq dernières années, bien au-delà du fameux PDU. Auparavant, ce fut la poisse, de bout en bout, avec des chefs de file, obstinément noyés dans la nonchalance. De ce fait, l’Etat ne prêtait nul intérêt en termes de gros investissements publics en direction de la première station balnéaire du royaume et se rabattait résolument sur ses semblables tels Rabat, Casablanca, Marrakech, Tanger et consorts. Ce n’est qu’après avoir relevé, en ce poignet de main de ces cinq ultimes années, que cet «enthousiasme» allait subjuguer les services centraux et mettre le cap sur la ville, à la veille de l’avènement de l’épidémie virale. Depuis, le Souverain se «réconciliait» avec la cité et s’y rendait en solennité paternelle afin de flagorner cet engouement instauré en vrac par son «serviteur» dans les vaisseaux de la région, en pleine régénération féconde. On ne pouvait pas tomber mieux ! En effet, le retour triomphal du Roi dans un carrefour-charnière qu’Il érigeait en Centralité Nationale faisait stimuler davantage cet «enthousiasme» en grande pompe grâce auquel la capitale du sud se frayait une place au soleil dans l’entrain en verve des grands chantiers du pays. Il a donc fallu la présence de mordu et prêcheur de cet «enthousiasme» contaminant, en vue de mettre sur orbite cette dynamique en marche dans la région Souss Massa. Dans la foulée, il importait de faire «enthousiasmer» tout son entourage pluriel, de synchroniser les cordes de la diversité et de faire féconder le potentiel commun. Seul le stratège « enthousiaste » et patenté serait en mesure de s’atteler à cette besogne et à persuader les bailleurs de fonds à mettre la main dans la poche ! Agadir en est à la fois fière et enjouée ! On a beau maudire la réalité saillante et son artisan, elle est bien là aux sillons d’Amalway, aux trémies écloses, aux jardins verdoyants et complexes culturels, aux leviers de l’économie… «La critique est la puissance des impuissants !», disait un jour, Alphonse Lamartine, illustre écrivain français,  à cet égard.