Les élections du 8 septembre dernier se seront, sans doute, illustrés par nombre de ratages à plus d’un titres, mais aussi de maints enseignements de taille. A cet égard, on en citera le plus émouvant de tous dont Jerada fut le théâtre et aura, tenuen haleine, tous les observateurs tant au pays qu’à l’étranger. En effet, ce petit faubourgrouge-briquelaissé-pour- compte de l’Oriental du royaume, connu pour la production de la houille, à partir de l’année 1920,se trouveprivé de cette uniqueressource de subsistance.Minés par les affres de la vie, les populations se sont ruées dans les espaces maussades de cette bourgade en émeute, clamant contre la misère et l’exclusion. Ce furent des milliers de jeunes qui arpentaient les rues, criaient au scandale et s’attiraientles foudres de la détention par les forces de l’ordre. Depuis, le Hirak du patelin en détresse, suscitaitl’indignation de tous les compatriotes, à travers le pays, tout en réclamant leur libération…

Et puis survint l’échéancier électoral ! Ce contingent de jeunes qui enflammait la révolte contre la privation, avait décidé par son propre gré, de prendre part à cet événement consultatif afin de s’intégrer corps et âme, dans les institutions de la la Nation. Ils étaient conscients que le changement de leur situation et celle de leur cadre de vie, ne se produirait que si leur contribution aux instances légales était payante, dans le respect des règles et le maintien de l’ordre. Ils avaient élu domicile dans un parti sérieux qui leur a ouvert les portesde la transition et sont sortis dans la rue, cette fois non pas pour s’insurger mais pour brandir haut et fort, le droit à la vie et arborer à souhait, les vertus de la justice et la dignité.Ils ont alors fini par jouir de la sympathie des électeurs qui les ont hissés aux sommets et de ce fait, servir de leçon auxnihilisteset récalcitrants qui passent leur temps à paresser et presser les préjugés creux. A 22 sièges sur 25 du conseil communal et la présidence du conseil provincial, leur triomphe est sans appel ! Leur destin est maintenant entre les mains pour mettre au concret tout ce dont ils avaient rêvé dans les ruesde la rébellion.

Que dire de cetteaventure d’exception? Ces jeunes issus du Hirak de Jerada, tel qu’on sera censé voir aussi dans d’autres bourgs abandonnés, ont compris que la seule voie de la délivrance salutaire, se construisaitaux dédales institutionnels. L’ère du Grand Soir est bien révolue, a-t-on envie de vociférer, au moment où des jeunes, lassés par la tromperie de la désaffection, opèrent dans révolte sur soi et se fraient les chemins de la gloire. L’exemple des jeunes Jerada se passe de tout commentaire, dans ce sens où il contredit toute attitude d’attentisme et de négativisme. Bravo jeunots, on vous adore ! C’est de cette fibre-là qu’on aura à tisser le Maroc de tous les éclats !