pédagogiques sont programmées, les emplois de temps distribués.
Les « bonnes notes » ne sont pas toujours synonymes de réussite
Pour les établissements scolaires américains, européens, c’est une règle d’or. L’enseignement scolaire ne va pas sans les activités parascolaires. Ainsi, des clubs de musique, de danse, de théâtre, de sports, de lecture sont mis en place. Des concours « génie en herbe », des spectacles de musique, des championnats inter-établissements sont organisés pour mettre en avant le talent des élèves. Dans les établissements de la mission, comme le lycée Lyautey, c’est un rituel. Dès Octobre, les inscriptions à l’Association Sportive du Lycée Lyautey débuteront avec plusieurs disciplines : athlétisme, handball…D’autres évènements comme les actions solidarité, le théâtre, les récitals auront également lieu.
Pour la plupart des établissements publics, tel n’est pas le cas. Tout se limite aux quatre mûrs de la classe, à la relation professeur-élève. Le reste importe peu. Certains établissements publics, notamment de l’enseignement supérieur, organisent tout de même des évènements culturels, sportifs ayant pour vocation d’assurer le développement personnel des étudiants. C’est ainsi que la faculté des Lettres de Ben Msick s’est imposée désormais une tradition. Chaque année, elle abrite des étudiants étrangers et nationaux venus célébrer l’art du théâtre». Pourtant, cet engagement dans les activités sportives, culturelles est à entamer en aval, dès la maternelle et le primaire.
Quoi qu’il en soit, un fait demeure. Même si certains établissements organisent des activités parascolaires, la plupart des parents y voient un obstacle à la réussite de leurs enfants. Une attitude qui découle généralement du fait que pour ces parents, l’intelligence ne se limite qu’au niveau cognitif, qu’à l’obtention de bons résultats scolaires et la maitrise des matières. Les diverses dimensions de l’intelligence ne figurent aucunement dans leur schéma mental de la réussite.
Pourtant, les activités parascolaires mettent au jour ce qui est enfoui dans l’enfant. Elles permettent à l’élève de se perfectionner, de progresser, de se découvrir, d’avoir l’esprit d’échange, de collaboration et de camaraderie. C’est le lieu de socialisation, de responsabilité et de compétition et peut aussi s’avérer important dans l’orientation future de l’élève.
Si l’école développe les «hard skills», les activités parascolaires quant à elles permettent de développer les «soft skills». Des compétences fortement recherchées et priorisées actuellement par les entreprises. Il ne s’agit plus de nos jours d’être uniquement compétents en mathématiques, d’avoir un diplôme d’ingénieur, mais d’être aussi sociable, d’avoir un esprit d’initiative, de créativité, l’esprit d’équipe. D’où l’intérêt d’associer études et activités parascolaires. Mais encore faut-il faire preuve de sagesse et de tact dans le choix de ces activités qui doivent être appropriées à l’enfant.
La négligence des activités parascolaires par les parents, les élèves donne souvent lieu à une mauvaise orientation ou au chômage. Si l’école ne promeut pas les activités parascolaires, les parents peuvent les choisir eux-mêmes en les inscrivant dans des clubs, des complexes de danses, de musique, centres culturels. C’est cet investissement durable qui fera la différence de leurs enfants.
Al Bayane : En quoi les activités parascolaires sont-elles nécessaires pour le psychique de l’élève?
Bernard Corbel : Le dispositif scolaire traditionnel est presque un non-sens intellectuel, car il s’oppose à l’intégration du savoir proposé à l’apprentissage : l’élève derrière son bureau est coupé du monde, interdit de mouvement, interdit d’effort de groupe ou de culture d’équipe. Il est placé dans une attitude passive à longueur de journée et reçoit des connaissances vieillies mais réputées non discutables. Rien dans ce dispositif suranné ne saurait développer les différentes facettes de l’intelligence. Ce sont justement les activités parascolaires qui permettent de rétablir un minimum de sens pour l’intelligence globale de l’élève : développement de la créativité, intégration du corps dans le processus global d’apprentissage, réalisation de tâches et de projets en groupe, éducateur pouvant discuter de son savoir et le partageant affectivement comme un don.
Comment les parents ou les élèves peuvent-ils choisir les activités parascolaires de leurs enfants ?
Les parents doivent choisir des activités parascolaires en fonction des goûts de l’élève et de la proximité géographique et communautaire de l’élève. Que font les camarades de l’élève ? L’objectif est de cibler l’épanouissement de sa personne. Pour cela ne pas chercher à le « corriger » par des activités éloignées de ses propres réflexes, on raterait l’épanouissement.
Comment concilier les études et ces activités pour un meilleur équilibre de l’élève ?
Un maximum de 2 activités parascolaires est conseillé, mais une seule si l’élève poursuit des cours particuliers en plus de sa scolarité normale. L’élève doit avoir des plages de temps pour jouer une heure par jour la semaine et bien davantage le week-end, ce qui est sa distraction normale et salutaire. Globalement il ne faut pas que le planning hebdomadaire soit trop dense, stressant, envahi d’activités. Exemple d’activités parascolaires : karaté, yoga, multisports, skateboard, hockey, danse, basketball, volley-ball dessin…