Les plantes aromatiques et médicinales, une valorisation qui promet

Le Haut-commissaire aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification, Dr. Abdeladim Lhafi et le Représentant Résident du Programme des Nations Unies pour le Développement, Monsieur Philippe Poinsot ont présidé, lundi 14 dernier, l’atelier de clôture du projet « Intégration de la Biodiversité dans la Chaîne de Valeurs des Plantes aromatiques et Médicinales Méditerranéennes au Maroc».

Lancé en 2015 sur une durée de 3 ans, ce projet dont l’objectif est la valorisation et l’organisation des PAM au Maroc (plantes aromatiques et médicinales) a été cofinancé par le HCEFLCD, le Fonds pour l’Environnement Mondial, le Programme des Nations Unies pour le Développement, l’Agence de l’Oriental et la Coopération Allemande au Développement (GIZ), indique dans son communiqué le HCEFLCD.

Le potentiel floristique marocain et sa biodiversité aussi riche que diversifiée, et l’essor que connait cette filière dans le monde avec un marché estimé à plus de 42 milliards d’euros et une croissance de l’ordre de 10% par an, sont autant de défis qui ont légitimé la mise en place d’une stratégie nationale pour le développement et la réorganisation des PAM qui ambitionne, affirme-t-on, «de concilier la protection des ressources naturelles avec la création d’un environnement dans lequel les populations locales peuvent améliorer leurs moyens de subsistance».

Développement durable

Les premiers résultats de ce projet sont « satisfaisants», et «l’adhésion des populations est positive», s’en félicite-t-on au sein du Haut Commissariat des Eaux et Forêts qui souhaite faire de ce projet pilote un modèle de « développement et dans l’exploitation durable des PAM » pour le généraliser à travers tout le territoire national.

D’après le communiqué du HCEFLCD, la mise en œuvre de ce projet a permis, l’intégration des différents acteurs dans la chaine de valeur des PAM avec la création d’environ 700 emplois à plein temps, l’amélioration de l’offre et la promotion des produits PAM et la commercialisation et la promotion des produits PAM sur les marchés nationaux et internationaux.

Ce projet dont les axes développés font partie du programme décennal 2015-2024 , s’est fixé d’ambitieux objectifs : la mise en place d’une échelle de priorité par rapport aux espèces les plus importantes ; l’introduction d’un système d’exploitation respectueux de la durabilité de la pérennité des PAM ; la mise en place d’un système de valorisation (maitrise des technologies de valorisation…) ; la création d’associations et coopératives; l’optimisation de la production et de la commercialisation (système de labellisation, commerce équitable…).

Il faut signaler que le projet « Intégration de la Biodiversité dans la Chaîne de Valeurs des Plantes aromatiques et Médicinales Méditerranéennes au Maroc », considéré comme un «un fleuron des programmes réussis de la coopération internationale», a ciblé quatre espèces : le Romarin, le thym, l’origan et le Pyrèthre dans les régions de l’Oriental, du Haut atlas, du Rif et du Moyen atlas.

La sélection des espèces, selon ses initiateurs, s’est faite sur des critères écologiques notamment l’endémisme, le degré d’exploitation, les espèces menacées, mais aussi sur considérations économiques et sociales. De l’avis de tous les observateurs en effet l’apport économique et social de l’exploitation efficiente du secteur des PAM au Maroc, Véritable levier pour l’économie sociale et solidaire, constitue une chance pour les zones rurales et montagneuses enclavées et défavorisées dont la population souffre du manque d’idées novatrices génératrices de revenus.

Médication, aromatisation, parfumerie, conservation des aliments…la place et l’utilisation des plantes aromatiques et médicinales au Maroc connait actuellement une dynamique qu’il faudrait, insistent d’aucuns, accompagner par des mesures incitatives susceptible de le hisser du stade de  fournisseur de matière première à un véritable secteur industriel offrant des gammes de produits de qualité, à forte valeur ajoutée. En attendant plusieurs régions défavorisées exhalent déjà des arômes et des parfums d’espoir.

Mohamed Ezzine

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