Les priorités du prochain exécutif !

Il est bien certain que le gouvernement qui se constitue présentement s’attèlle à se pencher sur un nombre de priorités d’extrême urgence. Tout d’abord, il est pratiquement de son devoir de mettre la main sur la problématique de relance de l’après-pandémie. Une charge que son prédécesseur n’avait pas prise en main, comme il se devait, puisque les décisions souvent maladroites, fusaient de toutes parts, sans adjonction cohérente. Cette crise virale qui a impacté aussi bien la santé du citoyen que l’économie de la Nation, nécessiterait une réelle charge de redressement pour relayer l’effort de l’Etat jusqu’ici capital. Du coup, en net rapport avec l’épidémie qui a mis à nu notre système sanitaire, le nouvel exécutif en place serait interpellé en vue de mettre les bouchées doubles à ce volet viral dans le canevas des politiques publiques. D’autant plus que le chef de gouvernement n’avait jamais cessé d’y « fourrer le nez », depuis déjà le début du mandat précédent. En parallèle, une mission ardue attend la nouvelle écurie qui n’est autre que l’enseignement. Il est à rappeler que des décennies durant, le domaine de l’éducation nationale reste le maillon faible d’une Nation en voie de l’émergence. A chaque fois, des fonds supplémentaires sont alloués au secteur afin de réactiver la machine du système scolaire qui constitue l’une des priorités majeures des projets de développement du pays. Plusieurs recettes de réforme ont succédé aux tentatives de refonte, à commencer par les colloques d’Ifrane, la charte nationale, le plan d’urgence, le récent sursaut du conseil supérieur du secteur. Le Maroc semble ne pas encore sortir du tunnel pour cet indicateur qui le tire vers le bas, en dépit de toutes ces entreprises. Suffit-il d’injecter quelques dizaines de millions de dirhams dans les cellules fondamentales du corps scolaire pour espérer le décollage effectif de notre enseignement?

Il est vrai que les résolutions adoptées ont particulièrement mis l’accent sur les pénuries budgétaires qui entravent foncièrement la vie scolaire sous ses divers angles. Les panacées urgentes sont donc allées droit vers la résorption des carences matérielles par le truchement de budgets sectoriels. Toutefois, il faut bien dire que nombre de déficits persistent encore dans la vie scolaire quotidienne. En effet, les réformes préconisées depuis des années ont démontré, outre les déphasages enregistrés entre les réalités et les ambitions, leurs limites en termes d’intégration effective des apprentissages dans le système développemental de la nation.

Autrement dit, à côté des déficiences cumulées au niveau de la sécrétion des valeurs chez les apprenants en position conflictuelle par rapport à la société, les contenus curriculaires pour de meilleures adaptations aux profondes mutations sociétales aspirant au projet démocratique et moderniste ne répondent guère à ces changements opérants. On tentait de précipiter les meilleurs taux de scolarisation parmi les enfants, particulièrement en milieu rural, dans un souci, certes, de lutter contre l’illettrisme, mais sans tenir compte des enjeux décisifs des qualités assignées et des adaptations aux exigences de l’emploi.

Les dysfonctionnements ne tardaient pas de révéler encore une fois le désintérêt dont souffre l’enseignement technique, en tant que fer de lance dans un pays comme le nôtre résolument tourné vers l’essor des réseaux économiques, la profusion des disparités criantes entre les apprenants dont l’ascension pyramidale est défaillante, la croissance des déperditions scolaires, la dégradation du niveau d’assimilation et la détérioration de la vie scolaire face à ces faillites et les situations d’embrouillement dans lesquelles se débat le corps enseignant dont les mouvements de protestation, légitimes du reste, perturbent et affectent pareillement le déroulement des cours.

Au regard de toutes ces irrégularités, il est loisible d’avancer qu’il ne s’agit pas seulement de résumer la misère de l’enseignement en termes budgétaire, mais, aussi et surtout, en termes de choix et d’orientations politiques susceptibles de proscrire les inégalités, de produire des générations fortement armées capables de relever les défis de notre nation émergente, de valoriser la recherche scientifique et l’enseignement technique…

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