Les travailleurs domestiques ont une fédération internationale

vigueur en septembre dernier de la convention sur les travailleurs et travailleuses domestiques adoptée en 2011.
Du 26 au 28 Octobre, à Montevideo en Uruguay, des dirigeants syndicaux de plus de 40 pays  se sont réunis pour mettre sur pieds la fédération internationale des travailleurs domestiques dans le but de faire valoir les droits des travailleurs domestiques et partager les stratégies relatives à la protection de ces travailleurs entre les différentes régions et pays.
Il faut dire que le statut des travailleurs domestiques dans le monde entier est loin d’être louable. La situation est on ne peut plus alarmante pour les travailleurs domestiques migrants qui en plus, des injustices dont pâtissent les travailleurs domestiques, notamment l’absence de congés, l’absence de paiement d’heures supplémentaires et de sécurité sociale, souffrent d’exclusion sociale et sont exposés davantage aux abus. Selon un rapport de l’Organisation Internationale du Travail, 30% des travailleurs domestiques dans le monde sont employés dans des pays où ils se retrouvent totalement exclus du champ d’application de la législation nationale du travail.
Si des efforts ont été consentis dans plusieurs pays, dont le Maroc pour améliorer la situation des travailleurs domestiques, il n’en demeure pas moins que les travailleurs domestiques sont toujours largement sous payés et travaillent de longues heures, contrairement à d’autres franges de travailleurs, comme le démontre un rapport de Human Rights Watch, du réseau international des travailleurs domestiques (IDWN) et de la Confédération syndicale internationale (CSI)
Ainsi, la nouvelle fédération se veut le cadre juridique propice pour améliorer la protection des travailleurs et travailleuses domestiques quelle que soient leurs origines, sachant que dans certains pays la loi prohibe aux travailleurs domestiques de créer leurs propres syndicats ou d’intégrer d’autres syndicats lorsqu’il s’agit de migrants. La nouvelle fédération nait d’un souci grandissant d’une application plus stricte des textes de lois relatifs aux travailleurs domestiques, surtout la convention de 2011 qui offre un ensemble de privilèges à cette catégorie de travailleurs, notamment le droit de bénéficier des mêmes droits dont jouissent les autres travailleurs.  La nouvelle convention qui est entrée en vigueur en septembre donne plus d’avantages aux travailleurs domestiques, mais n’a été ratifiée que par 10  pays. Et parmi, les absents de cette liste le Maroc, malgré les sinuosités qui caractérisent le quotidien des travailleurs domestiques au Maroc, le travail domestique des mineures et le fardeau des travailleurs domestiques migrants. Pourquoi la non- ratification de cette convention par le Maroc ? Quand le Maroc rattrapera-t-il le peloton des pays signataires afin de consolider ses efforts pour la protection des travailleurs et travailleuses  domestiques ?

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