L’expérience de développement au Maroc « en marche avec des pas solides »

Nasser Kamel, secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée

Grand Maghreb

Le Secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UpM), M. Nasser Kamel, a souligné que « l’expérience de développement au Maroc est « en marche avec des pas solides vers un avenir meilleur pour le peuple marocain ».

Le Royaume est le deuxième pays africain le plus attractif pour les investissements directs étrangers après l’Egypte, comme il dispose d’une économie diversifiée et d’un climat attractif pour les investissements, a-t-il expliqué dans une interview accordée à la MAP en marge du 4ème Forum Mondial de la Mer, organisé les 24 et 25 septembre à Bizerte (Nord).

Dans ce sens, le diplomate a fait état d’une « amélioration sensible de la capacité de certains pays méditerranéens, à l’instar du Maroc, à diversifier leurs exportations ».

Il a rappelé que le Royaume est l’un de ces modèles spécifiquement évoqués dans une récente étude, élaborée par l’UpM en partenariat avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), notant dans le même contexte que « l’industrie automobile au Maroc est un exemple vivant d’une orientation stratégique adoptée par l’Etat et qui a permis au pays de devenir un vrai hub dans ce domaine et de diversifier ses exportations vers les pays de l’Union européenne et du sud de la Méditerranée ».

Le SG de l’UpM a appelé à tirer les enseignements de certaines expériences réussies ayant abouti à des résultats probants comme celle de l’accord d’Agadir conclu entre le Maroc, l’Autorité Nationale palestinienne, l’Egypte, la Jordanie, le Liban et la Tunisie.

Il a fait savoir que la Ligue arabe avait lancé d’autres initiatives pour la création d’une zone arabe de libre-échange arabe et qui sont sur la bonne voie malgré certains obstacles.
A cet égard, M. Kamel s’est félicité des efforts déployés pour établir un système des règles d’origine euro-méditerranéennes unifiées, qui contribueront à la réalisation de l’intégration économique, qui à son tour, permettra une intégration régionale ».
Il a par ailleurs déploré l’existence de grandes disparités entre les deux rives de la Méditerranée en termes de degré d’intégration économique.

Il a toutefois fait savoir qu’il existe de sérieuses initiatives à cet égard pour remédier à ces disparités, citant l’exemple du Maroc qui fait partie de ces pays qui ont réussi à diversifier la structure de leurs exportations tant au niveau régional qu’international, dans le cadre d’une approche d’encouragement, de diversification et de renforcement de leurs infrastructures industrielles.

Le responsable a noté que les ministres de l’UpM ont préparé un rapport exhaustif sur l’intégration régionale qui signifie l’intégration dans l’espace euro-méditerranéen d’une part et dans chaque région elle-même d’autre part.
Il a relevé que les conclusions étaient positives sauf pour certains pays en raison de l’absence d’accords bilatéraux relatifs aux échanges commerciaux.

Dans le même ordre d’idées, il s’est déclaré « convaincu » que les réalisations accomplies en matière d’intégration économique entre les pays du nord de la Méditerranée sont consécutives à un cadre réglementaire du marché unique, qui est la base de la construction de l’Union européenne dans sa globalité.
Malheureusement, les pays du sud de la Méditerranée n’ont pas encore atteint ce stade d’intégration régionale, a-t-il regretté.

M. Kamek a jugé « impératif » de créer un mécanisme lié à tous les objectifs de développement durable tels que la coopération économique, les flux commerciaux et l’autonomisation des femmes, relevant qu’un grand nombre d’études élaborées par l’UpM se sont focalisées sur le renforcement du rôle central des femmes dans la vie économique et qui pourrait, selon lui, permettre une augmentation du produit intérieur brut de ces pays de plus de 70 %.

A cet égard, il a déploré un retard dans le processus d’intégration des femmes dans le développement, relevant que quoiqu’elles soient plus nombreuses à sortir diplômées de l’enseignement supérieur, les femmes sont les moins intégrées sur le marché du travail.

Il a indiqué que l’Union s’emploie en général à trouver des solutions pratiques aux problèmes liés à l’autonomisation des femmes, aux investissements, aux flux commerciaux, au changement climatique et à ses effets économiques positifs, ajoutant que « le changement climatique constitue non seulement un défi, mais également une opportunité ».

A une question liée à la problématique de l’impact du changement climatique de sept villes côtières de pays méditerranéens, dont le Maroc, le secrétaire général de l’UpM a fait observer que le Maroc est conscient des défis auxquels il est confronté en ce qui concerne la question du changement climatique.

Il a précisé que « le Royaume dispose d’une politique claire pour s’adapter à cette situation et faire face aux effets qui en découlent ».

Il a exprimé la volonté de l’Union européenne d’apporter une dimension méridionale à la « Décennie verte », qui, selon lui, représente un « développement positif ».

D’après le responsable, « la prise de conscience croissante de nos pays en mettant en place de plans à court et moyen termes en relation avec cette question vitale, devrait permettre à atténuer ses effets sur nos régions et à atteindre un développement durable qui profiterait à nos sociétés à la lumière de l’impact économique positif associé à la création de programmes respectueux de l’environnement ».

M. Nasser a noté que tous ces facteurs devront permettre de réunir les conditions idoines à un climat économique respectueux de l’environnement, au développement durable et à l’augmentation des capacités des cadres sur le marché du travail et de la recherche scientifique à travers la mise en place de solutions efficaces à ces défis.

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