L’intelligence artificielle, facteur essentiel de développement en Afrique

Première édition de la Deep Tech Summit

DNES à Benguerir, Karim Ben Amar

La première édition de la Deep Tech Summit qui s’est tenue du jeudi 9 au vendredi 10 mai dans le campus de l’UM6P Benguerir, a rassemblé de nombreux experts venus des 4 coins du monde. Les débats ont porté sur l’avenir de la Deep Tech dans le monde et en Afrique. En marge d’une conférence, l’équipe d’Al Bayane a rencontré Gilles Babinet, coprésident du Conseil National du Numérique depuis 2021 et digital champion de la France auprès de la Commission européenne depuis 2013.

L’UM6P, comme à son habitude, a mis les petits plats dans les grands pour accueillir les grands experts de la Deep Tech venus en nombre du monde entier. La première édition du Sommet a été l’occasion de parler et de mesurer la portée que peut avoir la Deep Tech dans notre continent mais aussi dans le reste du monde. À la suite d’une conférence, l’équipe d’Al Bayane s’est entretenue avec Gilles Babinet, coprésident du Conseil National du Numérique (France). En réponse à une question sur son intervention, il a expliqué que « l’innovation et le progrès sont largement dépendants de conditions politiques. Il faut comprendre les dynamiques dans lesquelles la planète de l’innovation est en train de s’inscrire, ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent. J’ai expliqué que le fait d’être capable de retenir le capital humain, notamment dans les pays en développement, c’est extrêmement important, de garder les technologies open source pour éviter qu’elles ne profitent qu’à quelques-uns.

Et de poursuivre, « il faut avoir un antitrust qui évite qu’il y ait des accumulations de capitaux au sein des très grandes entreprises, cet élément est d’une grande importance ». « Il faut aussi qu’il y ait une intégration des capitaux pour faire en sorte que les innovateurs puissent facilement se financer. Donc, quatre conditions qui, à mon avis, doivent être discutées au niveau national, mais aussi au niveau global, notamment au niveau du G7, pour réussir à faire en sorte que le développement humain soit plus important et, entre autres, que l’inclusion économique soit plus forte », a-t-il assuré.

En réponse à une question d’Al Bayane, portant sur l’intelligence artificielle et le développement pour l’Afrique, Gilles Babinet a assuré que « l’intelligence artificielle est un facteur essentiel de développement en Afrique, notamment parce que ce sont des technologies qui sont ouvertes et donc faciles d’accès et qui peuvent éviter de mobiliser beaucoup de capitaux ».

Concernant le secteur agricole, l’expert a déclaré que « dans le domaine de l’agriculture, le fait d’avoir des systèmes de diagnostic qui sont peu coûteux pour l’agriculture familiale dont l’Afrique est essentiellement composée, c’est absolument fondamental ».

Pour ce qui est du domaine de la santé, Gilles Babinet a souligné que « pour le diagnostic de maladie, ça réduit le coût de façon très importante. Dans certains pays, vous avez 1 médecin pour 10 000 habitants ». Et de conclure, « c’est évident que d’avoir de l’intelligence artificielle pour faire du diagnostic est un atout considérable ».

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