Meknès, capitale mondiale de l’Agriculture le temps d’un Salon

Les forces planétaires majeures de la production agricole sont entrain d’affluer, pour la 12e année consécutive, vers Meknès. La ville impériale a, depuis plus d’une décade, franchi le pas vers le statut fédérateur de capitale mondiale de l’Agriculture, le temps d’une nouvelle édition du SIAM.

Alors que peu prédestinait la ville impériale à abriter un Salon de cette envergure en Industrie ou dans un autre secteur, Meknès a profité de l’atout majeur dont elle jouit : sa richesse agriculturale avérée. Il fallait que ce Salon se déroule dans une ville qui soit fortement représentative du message qu’il veut véhiculer : le Maroc est d’abord vert, un pays où 40% de la population active vit du secteur agricole. Sur quoi s’appuie donc la prééminence agricole de Meknès,et qu’est ce qui l’a amenée à rafler l’honneur d’accueillir un événement de cette taille à de nombreuses rivales au potentiel et à la productivité énorme à l’image d’Agadir, capitale du Souss?

Meknès-Tafilalet : un passé récent marqué par l’hégémonie agricole

Située à la croisée des chemins entre obligé entre les plaines atlantiques, les hauts plateaux de l’Oriental, le Moyen-Atlas Septentrional et les collines pré-rifaines, la ville domine sur une position stratégique qui lui confère une abondance des ressources hydrauliques : les plaines fertiles de Saïs.

Il faut l’admettre, l’ancien découpage territorial a joué pour beaucoup dans l’attribution du SIAM à Meknès. Jusqu’à récemment capitale de la région Meknès-Tafilalet, la ville régnait sur 11% de la superficie nationale (79.210 km²), emplie de plaines et de zones favorables à l’agriculture (plaine du Sais, plaine du Tigrigra, les oasis de oued Ziz et la plaine du Tafilalet), ainsi que de vastes parcours pour le cheptel et des étendues forestières assez denses. Son potentiel agricole se matérialisait par l’importance de la superficie agricole utile, estimée à 754.000 ha, la fertilité des sols et le climat qui autorise la pratique de cultures assez diversifiées.

Céréales, légumineuses et arboriculture fruitière ont permis à la région d’occuper une place de choix à l’échelle nationale. De même, La région était un des pôles des plus réputés dans le domaine de l’élevage de par l’importance de son cheptel et par la présence de quelques espèces recherchées, telles les variétés ovines dites «Timahdite» et «Demmane», et son cheptel représentait 13% des ovins, 12% des caprins et 7% des bovins à l’échelle nationale.

Fès-Meknès : l’agriculture recentrée dans un cadre industriel

L’annexion à la région de Fès-Meknès a certes changé la donne, en indexant Meknès (et les provinces nord fortement agricoles de l’ancienne région à savoir Ifrane, El Hajeb et Midelt) dans un pôle à forte valeur ajoutée industrielle et touristique, mais n’a rien enlevé de l’attrait agricole de la ville.

Terre d’accueil de quelques géants de l’industrie agroalimentaire comme Lesieur Cristal, les Celliers de Meknès, les Conserves de Meknès (la marque Aïcha), les Huileries de Meknès (huiles de tables Bab Mansour et Narjis), etc.  Même que l’Agroalimentaire possède un hub qui lui est propre dans la capitale ismaïlienne : Agopolis. Créé en 2010 à Meknès sur 140 ha, la zone offre 225 lots. S’inscrivant dans le cadre de la déclinaison régionale du plan Maroc Vert et du programme Emergence, l’Agropolis de Meknès vise ainsi à renforcer la place de la région en tant que pôle d’excellence dans les domaines agricole et agroalimentaire. Les secteurs concernés sont la transformation et conditionnement de produits agricoles et des viandes, la production de biofertilisants et de biopesticides et la production d’équipements.

Encouragé dans le cadre du Plan Maroc Vert et des différents plans de développement économique, l’investissement en agriculture à Meknès a de belles années, voire décennies, devant lui. Une foule d’incitations est dispensée pour une meilleure exploitation du potentiel agricole, des facilités de la procédure de création de coopératives agricoles, la mise en place et l’extension des infrastructures d’irrigation, l’amélioration des conditions de stockage des produits agricoles, etc. Aujourd’hui, pour Meknès, le printemps a tout l’air de perdurer.

Iliasse El Mesnaoui

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