Mesurer le drame diluvien du monopole!

Au lendemain des élections du 7 octobre, on supporte par-ci, on s’emporte par-là. Le verdict était à la fois présagé par des faits plausibles et surtout grotesque par la manière abusive dont les coups de pousse-pousse étaient lâchement managés en faveur des candidats de prédilection !

D’aucuns savaient déjà qu’on allait mettre du vent en poupe aux turbos du «tracteur» qui moissonnait à volonté plus qu’il ne fallait pour caracoler au summum et déposséder le restant de ses rangs habituels. Pour en arriver là, on avait pris le soin de grignoter, d’ici et là, les sièges qui revenaient indiscutablement à tel ou tel autre, sans aucun souci de se faire épingler ni de tomber dans la dérision pernicieuse.

Pour ce faire, on avait usé de tous les artifices les plus sordides pour baliser le chemin de l’autocratie. Cette incursion farouche du Makhzen était, en fait, parvenue à faire rabaisser, sans exception, tous les scores des autres, y compris les alliés de l’Administration ou de l’ancienne «opposition» qui se sont vu subtiliser leurs propres candidats potentiels, comme à Tan-Tan, à Aouserd ou encore à Tata. Les abus tournaient à plein régime, avant et durant la campagne électorale. On avait tout fait pour contraindre, à la dernière minute, certains candidats à renoncer de porter les couleurs initiales, sous peine de se faire infliger des majorations fiscales ou de se faire mouiller par des affaires louches, comme à Salé, par exemple. Tous les procédés les plus abjects sont pratiqués, allant de la tentation vers la torpille, en passant par la pression, la menace et l’intimidation, en vue d’orienter et de s’adjuger les notables influents et infaillibles dans telle ou telle circonscription électorale, partout dans toutes les régions du royaume.

De surcroît, on fait appel à l’argent crasseux à coups de milliards, on engage des spéculateurs-experts en la technique du vote guidé, on se fait épauler par des agents de l’autorité, dans les patelins et les bureaux du scrutin, on recourt au discours de la «viabilisation»  du trafic du kif et de la «contiguïté» du biotope monarchique…Toutes ces manœuvres sont opérées dans le but de drainer le maximum de sièges, dans une course disparate où l’égalité des chances est ignoblement usurpée, au profit d’un et unique parti. On finit donc par «larder» tous les rivaux, même ceux qui, il ya quelques temps, jouissaient des «amours» du Makhzen, notamment le RNI et l’UC. Hormis, bien naturellement, le PJD dont les pare-chocs étaient assez robustes pour contenir ces assauts imposteurs. Au-delà de son action théologique et caritative qui attendrit les néophytes, il faut bien reconnaître que celui-ci excelle dans la rigueur de la discipline et l’ancrage dans la vie sociétale.

Face à toutes ces donnes exogènes qui affectent expressément le discours du sérieux et de l’intégrité politique et morale, comme le fait avec brio un parti tel que le PPS, faut-il s’auto-flageller à outrance, au point de réclamer la démission et d’ignorer les positions claires et audacieuses contre l’hégémonie partisane dont tout le monde se réjouissait au sein de la même formation, il y a peine quelques jours, avant l’échéance électorale ? Certes, il importe d’avouer ses faiblesses en termes d’organisation et de faire en sorte de les combler, dans la concorde, la cohésion et l’unité du parti. D’autant plus que le facteur financement fait atrocement défaut dans une entité qui se veut constamment autonome et maître de ses décisions. Du calme, la problématique est encore plus profonde que l’on ne peut imaginer ! Il est question de faire face au naufrage qui tentait vainement de démanteler toute une histoire de plus de sept décennies, du paysage politique national, au lieu de se contenter de ne voir que le bout de son nez !

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