Conseil économique, social et environnemental
Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Réda Chami, a appelé, mercredi à Rabat, à la mise en place de politiques de mobilité durable centrées sur l’individu.
« Il importe de tenir compte des critères économiques, sociaux et environnementaux dans la mise en œuvre des politiques de mobilité pour assurer un accès pour tous les citoyennes et citoyens tout en réduisant l’impact environnemental des déplacements », a souligné M. Chami lors d’un atelier de restitution virtuel, dédié à la présentation de l’avis du Conseil intitulé « la mobilité durable: Vers des moyens de transport durables et accessibles ».
Le transport des personnes et de leurs biens, en milieu urbain et rural, connaît une demande exponentielle, alors que son modèle d’organisation demeure complexe, ayant atteint « ses limites », a-t-il fait observer à cet égard, notant que celles-ci sont notamment liées à des politiques nationales et territoriales centrées principalement sur l’infrastructure routière et la voiture individuelle, au lieu d’être « centrées sur l’individu ».
Le Maroc, a-t-il dit, a réalisé des progrès indéniables en matière de développement d’infrastructures modernes, ainsi qu’au niveau des modes de transports, y compris durables, comme peuvent en témoigner certains chantiers (LGV/TGV Maroc, tramways et BHNS électriques), relevant que ces progrès sont rendus possibles grâce, notamment, aux dispositifs législatifs, réglementaires et aux nouvelles formes de gouvernance territoriale, mis en place dans le cadre du processus de la régionalisation avancée.
Le président du Conseil a, en outre, fait remarquer que l’offre disponible en matière de transport en commun s’avère être insuffisante, inadéquate et peu accessible, par rapport aux besoins de la population (en particulier les femmes, les personnes âgées, les personnes en situation de handicap et les personnes à faible revenu), aussi bien dans les aires urbaines denses que dans les aires rurales dispersées ou enclavées.
M. Chami a aussi fait savoir que le diagnostic réalisé dans le cadre de l’avis du CESE, ainsi que les recommandations proposées, sont le résultat d’une démarche participative impliquant les différentes parties prenantes.
De son côté, le président de la Commission chargée de l’environnement et du développement durable du CESE, Abderrahim Ksiri, a mis en avant l’importance du secteur de la mobilité durable, relevant que celui-ci impacte directement la vie des citoyens, mais également l’ensemble des volets économiques, sociaux, environnementaux et sanitaires du pays.
« C’est un secteur stratégique vu le nombre des citoyens qui y travaillent et les industries qui y adhèrent », a-t-il dit, faisant remarquer que le taux d’énergie consommé dans ce secteur est à hauteur de 40%.
Le CESE, grâce à un diagnostic fait au niveau national, a pu montrer que le potentiel de développement et d’amélioration est « énorme », a noté M. Ksiri, soulignant l’impératif d’aller vers des systèmes de transport moins consommateurs d’énergie.