Les multiples arrestations de groupes de la mouvance obscurantiste n’ont pas permis, malgré les jugements rendus, à dissuader les terroristes potentiels. Rien qu’en 2010, deux groupes aux projets extrémistes ont été mis hors d’état de nuire. Le dernier en date, fort de 24 éléments dont des récidivistes, est d’obédience d’«Al Qaïda», d’après les enquêteurs.
La nébuleuse de Ben Laden n’a cessé, depuis 2003, de montrer du doigt le Maroc, comme pays ciblé à l’instar de la Jordanie, du Nigeria, du Pakistan, de l’Arabie Saoudite et du Yémen. Le réseau démantelé, lundi dernier, projetait de «commettre des actes de sabotage à l’encontre des services de sécurité et d’intérêts au Maroc». Les liens avec AQMI semblent prouvés, après les saisies opérées et les premiers éléments contenus obtenus lors des interrogatoires effectués par les limiers de la Brigade nationale de la police judiciaire.
Ce qui prouve que la menace persiste au niveau de la région sahélo-saharienne, où la branche qui a prêté allégeance à Oussama Ben Laden prend le relais pour poursuivre l’agitation et les projets terroristes.
Il est clair qu’Al Qaïda ne pardonne pas au Maroc son engagement multiforme dans la lutte contre le terrorisme et l’obscurantisme.
C’est toute l’orientation stratégique du nouveau Maroc qui est visée par l’organisation terroriste, la grande ouverture du pays sur le monde, sa stabilité intérieure, la cohabitation de ses communautés religieuses, sa marche d’un pas décidé sur la voie de la démocratie. Autant d’avancées qui dérangent les idéologues de la «Salafya Jihadya».
C’est pourquoi les grandes réformes politiques, religieuses et sociales sont dans le collimateur des intégristes, qui font de ce combat rétrograde un fonds de commerce pour surseoir leur idéologie anachronique, en continuant à induire en erreur par l’exploitation des nids de la misère.
Ils voient d’un mauvais oeil tout ce qui fait bouger le pays et intéresse sa jeunesse et font l’amalgame en recourant à des clichés stéréotypés et éculés.
Les cibles des réseaux démantelés sont, à chaque fois, les mêmes. Les symboles de l’Etat, les services de sécurité, les personnalités politiques et les intérêts étrangers au Maroc sont souvent visés.
La nébuleuse terroriste ne désarme pas. La vigilance demeure d’actualité.