Le peuple marocain est appelé le 07 Octobre 2016 à élire au suffrage universel les députés devant siéger à la Chambre des Représentants pour un mandat de 5 ans (2017 – 2021). Ces échéances, les deuxièmes du genre, depuis l’adoption de la nouvelle Constitution en 2011, constituent un enjeu majeur pour le présent et l’avenir de notre pays et ce à plusieurs titres:
- Le gouvernement sortant, aura l’obligation de présenter devant les électeurs son bilan, conformément au principe de redevabilité énoncée par la Constitution. Le PPS, qui fait partie de la majorité suite à une décision prise souverainement par ses instances défendra le bilan du gouvernement en général et des portefeuilles dont il avait la charge en particulier. Sur ce point, force est de constater que le gouvernement a tenu, globalement, ses promesses en dépit des contraintes majeures qu’il a affrontées.
Pour ce qui est des départements ministériels gérés par le PPS, les réalisations sont palpables, observables et mesurables tant qu’il s’agit de domaines sociaux liés à la vie quotidienne des citoyennes et citoyens : pour ne citer quelques exemples : la baisse des prix des médicaments les plus coûteux, l’extension de la couverture médicale et sociale aux nouvelles couches de la société, l’instauration d’une indemnité pour perte d’emploi, la réduction conséquente du déficit en matière de logements et de lutte contre l’habitat insalubre, le développement de la culture de proximité, la mobilisation de l’eau dans des régions souffrant gravement du déficit hydrique, le bilan est palpable et visible pour tout un chacun . Par ailleurs, la sensibilité sociale du PPS, découlant de son référentiel progressiste et de son identité socialiste, est présente dans l’action gouvernementale.
- Le PPS se présente face aux électrices et électeurs avec des propositions clairement élaborées sur la base des principes conducteurs suivants :
- Le renforcement de la justice sociale à travers un développement inclusif mettant l’homme au cœur des politiques publiques et conciliant efficacité économique et justice sociale ;
- L’inscription de la dimension écologique au cœur des politiques publiques.
- La mise en place d’une gouvernance démocratique basée sur la redevabilité et en donnant à la responsabilité un sens citoyen ;
- Le respect de l’Etat de droit , la promotion des droits et libertés et l’exercice par l’ensemble des institutions de leurs prérogatives pleines et entières, telles que définies par la Constitution, en toute indépendance et sans interférences externes , aujourd’hui axe majeur du combat pour la construction démocratique et l’opposition à toute forme de domination ,d’autoritarisme et de mise sous tutelle des acteurs des champs politique, économique, social et médiatique ;
- L’attachement indéfectible aux valeurs de progrès, de modernité et d’égalité ;
- L’affirmation du rôle majeur de l’Etat en matière de développement et de cohésion sociale et spatiale, en parfaite symbiose avec les rôles des autres acteurs : entreprises, collectivités, société civile.
Le PPS est partie prenante totalement de l’unanimité nationale autour de notre intégrité territoriale ; en même temps, il continuera à lier la défense de notre cause au renforcement du front intérieur, de l’Etat de droit et de la démocratie et à la nécessité d’adopter une approche de développement de nos provinces sahariennes fondée sur une économie productive, loin des pratiques rentières au service des populations et fondées sur la mobilisation des cadres et de la jeunesse locale.
Le PPS à travers le programme électoral qu’il présente à l’appréciation de notre peuple, nourrit l’ambition de contribuer à ce projet…
Le PPS milite pour l’élaboration d’un agenda national pour concrétiser le projet sociétal d’un Maroc Juste et Solidaire. L’objectif est de corriger les distorsions criardes au sein de la société marocaine en matière de partage des fruits de la croissance et qui font coexister la richesse d’une minorité réduite de nos concitoyens avec la pauvreté et parfois la misère extrême de larges couches de notre peuple..
Dans la démarche de refonte des politiques sociales, trois principes essentiels doivent éclairer l’action publique :
-Les dépenses sociales doivent être considérées comme un investissement de préparation de l’avenir et de développement des capacités ;
-Il est indispensable de mettre en place une conception globale, intégrée, durable des politiques sociales dans le cadre d’un pôle social gouvernemental permettant d’abolir les visions étroitement sectorielles ;
Education- Formation: une priorité nationale
Développer une école performante et assurant l’épanouissement des apprenants
1.Construire l’école de l’égalité des chances, cela suppose :
- Une école généralisée gratuite et obligatoire de 3 à 15 ans
- Une réduction significative des déperditions scolaires d’au moins 50 % grâce à l’adoption d’un enseignement individualisé d’appui aux élèves en difficulté ;
- Un accompagnement matériel des élèves, notamment des plus démunis .
2.Asseoir une école de qualité, donnant une éducation à même de contribuer au développement individuel, à l’autonomisation personnelle, cela suppose :
- une refonte des curricula et des manuels scolaires en conformité avec les orientations de la Charte Nationale et des valeurs universelles de respect des droits humains, de tolérance ,de citoyenneté et d’éthique;
- l’adoption de méthodes didactiques nouvelles contribuant à l’acquisition de capacités d’analyse, de synthèse, de résolution de problèmes, et participant à l’autonomie des apprenants, à l’éveil critique et à l’auto- apprentissage ;
- une grande priorité accordée à l’enseignement des langues étrangères, à côté des langues nationales ;
- un enseignement des sciences contribuant à l’épanouissement de l’esprit scientifique ;
- une place de choix donnée à l’enseignement et l’utilisation des technologies de l’information ;
- l’adoption de rythmes scolaires adaptés aux divers niveaux, territoires et communautés ;
- Développer l’enseignement public et revaloriser l’école publique dont le rôle est irremplaçable et qui accueille l’écrasante majorité des élèves de toutes conditions ; considérer l’enseignement privé comme un partenaire complémentaire de l’enseignement public qui ne doit pas fonctionner sur la base du seul critère de rentabilité. Ceci suppose que l’enseignement privé doit être partie prenante dans la réalisation des objectifs d’équité et de généralisation, appelé à:
- observer les principes du service public, et notamment le principe d’accessibilité et d’égalité des chances
- s’impliquer dans l’effort de solidarité sociale au niveau de l’enseignement et la formation des enfants de familles pauvres, des enfants en situation de handicap ;
- s’engager à avoir ses propres cadres pédagogiques;
- La question des ressources humaines : elle est au cœur de la problématique et suppose :
- des instruments valorisant le métier de l’enseignant avec des bourses attractives allouées aux meilleurs bacheliers ;
- une formation approfondie, suivie d’une période de deux années formation alternée ;
- un concours d’obtention du certificat d’aptitude, après cette formation, avec intégration au cycle des professeurs des écoles ;
- un système de promotion fondé sur le développement des compétences.
Développer une université ouverte sur son environnement et productrice de compétences
L’université marocaine est appelée à accompagner les transformations d’envergure que connait notre pays sur les plans économique social et culturel. Elle doit relever les défis de la compétitivité et de la mondialisation dans le respect de la liberté intellectuelle et académique. Pour faire jouer à l’université le rôle qui lui est dévolu, le PPS propose de :
- 1. Assurer l’égalité des chances à tous les jeunes souhaitant poursuivre leurs études supérieures en accordant des bourses à ceux qui sont dans le besoin ;
- 2. Définir dans le respect des principes de l’équité de la transparence et du mérite les modes de sélection et d’accès aux établissements à accès régulé;
- 3. Créer dans chaque région un complexe universitaire intégré ;
- 4. Résorber dans l’immédiat le déficit des enseignants suite au départ massif à la retraite, par un recours à la contractualisation avec des enseignants chercheurs déjà à la retraite ;
- 5. Anticiper sur les besoins futurs en créant un cadre d’assistants permettant d’attirer les meilleurs éléments détendeurs du Master et diplômes d’ingénieur ;
- 6. Faciliter la circulation et la mobilité nationale et internationale pour encourager la recherche – développement et l’innovation ;
7.Instaurer un système d’évaluation externe des enseignants chercheurs ;
- Mettre la recherche et l’innovation au cœur des missions de l’université, avec l’encouragement des entreprises à la participation aux projets de recherche- développement (crédit impôt recherche) et l’incitation au regroupement des universités et des entreprises autour de projets nationaux ou régionaux avec une augmentation du budget consacré à la recherche scientifique à au moins 1,5% du budget général.
- 9. Approfondir l’autonomie des universités et des académies, avec réorganisation et démocratisation de leurs instances de décision et de gestion.
Approfondir et élargir les réformes entreprises
dans le secteur de la santé pour assurer le droit
à la santé pour tous
L’ampleur des besoins et les attentes des Marocains, en constante évolution , impose d’aller plus loin dans les réformes structurelles ,l’amélioration des prestations et de gouvernance du secteur. Par ailleurs, les tendances mondiales relatives au secteur de la santé (évolution technologique, changements environnementaux, mondialisation,…)imposent un effort permanent d’adaptation profonde pour mieux concrétiser le droit à la santé, assurer la sécurité sanitaire, valoriser le rôle de la santé environnementale, développer les ressources humaines du secteur, améliorer la gouvernance. Le PPS propose d’axer la stratégie sanitaire pour la prochaine période 2017-2021 sur les éléments suivants :
1.Porter le budget du ministère de la santé à 8 % du budget général puis à 10 % à l’horizon 2020
- Parachever la couverture médicale universelle et élargir les progrès réalisés en matière de RAMED et d’AMO par :
- La mise en œuvre progressive de la loi relative à la couverture médicale des indépendants;
- La mise en place d’une structure indépendante de gestion du RAMED, en lui assurant un financement pérenne ;
- Elargir l’accès aux soins et atténuer les disparités et inégalités entre les villes et le monde rural, notamment à travers la généralisation des plans régionaux de développement de l’offre de soins dès 2017, la mise à niveau des hôpitaux publics et la réforme du système des soins de santé de base en accordant la priorité aux couches et régions à fort déficit ;
- Poursuivre et élargir la mise en œuvre de la politique du médicament, par la poursuite de l’effort de baisse des prix, d’encouragement du générique et de sa production locale et le développement de la pharmacie hospitalière ;
- 3. Eriger comme priorité la réforme du système de santé publique par le renforcement de la prévention et la surveillance des risques ;
- 4. Améliorer la relation avec les usagers par l’humanisation et l’amélioration de la qualité de l’accueil, en particulier dans les hôpitaux ;
- 5. Promouvoir la santé des franges vulnérables et des personnes à besoins spécifiques, notamment à travers la santé mentale, la santé de la mère et de l’enfant ,la prévention et la prise en charge du handicap, la gériatrie ;
- 6. Placer la question des ressources humaines comme la question-clé dans les plans d’action du secteur à travers notamment :
- Poursuivre la concertation et le débat avec l’ensemble des partenaires du secteur pour la mise en place du service sanitairenational,avec la recherche d’un consensus permettant à l’Etat de répondre au droit à la santé des citoyens dans le monde rural, tout en mettant en place les motivations matérielles et morales et les mesures d’accompagnement indispensables ;
- Poursuivre l’effort de doter le secteur public des ressources humaines indispensables pour arriver à mobiliser plus de 4500 professionnels supplémentaires (contre la moyenne actuelle de 2000 postes budgétaires par an) ;
- Améliorer la situation des personnels médical, paramédical et administratif pour les motiver davantage et les inciter en particulier à travailler dans le monde rural et les zones reculées.
- 7. Mettre à niveau et améliorer les prestations de l’hôpital public, pour répondre à la demande accrue des bénéficiaires du RAMED par le renouvellement des équipements lourds, la mise à niveau des services de soins aux niveaux régional et provincial ;
- 8. Promouvoir la santé environnementale et prendre en compte les aspects écologiques notamment par la gestion sécurisée des déchets hospitaliers à travers la mise en place d’un cadre juridique approprié, l’unification des méthodes de traitement, le partenariat public-privé ;
- 9. Développer le partenariat public-privé dans le secteur par la mise en œuvre de la loi, la contractualisation avec les médecins du privé pour leur acheter des prestations non disponibles ou insuffisantes dans le secteur public dans certaines régions ,en soumettant le processus à évaluation permanente ;
- 10. Promouvoir le système mutualiste et adopter, dans la concertation, le nouveau code de la mutualité en capitalisant sur les expériences accumulées par les mutuelles, en instaurant une gouvernance démocratique de celles-ci ;
- 11. Développer l’usage des nouvelles technologies de l’information, en particulier sur les points suivants :
- Dématérialisation des dossiers de malades et simplification des procédures à tous les niveaux, renforcement du contrôle et de la traçabilité des opérations (facturation dans les hôpitaux) ;
- Mise en place d’un système national d’information sanitaire.
- 12. Améliorer la gouvernance du secteur, notamment par la mise en place du Conseil National Consultatif de la Santé et , par la sensibilisation, l’information, le contrôle et la sanction poursuivre l’action de moralisation du secteur, tant public que privé, par la lutte contre la corruption, le non-respect des normes de qualité et de sécurité des malades et les pratiques illégales (noir, chèques de garantie,).
Assurer le droit à un logement décent
pour l’ensemble des Marocains
Le droit au logement est un droit essentiel, caractérisant le droit à une vie digne pour l’ensemble des Marocains. Il s’agit de poursuivre et approfondir la dynamique enclenchée pour répondre à la demande sociale à travers les orientations et les mesures suivantes :
- 1. Poursuivre les efforts et réduire le déficit en logement de 400.000 à 200.000 logements à l’horizon 2020 ;
- 2. Poursuivre et amplifier les chantiers de lutte contre la prolifération de l’habitat insalubre et pour l’amélioration des conditions de vie des populations ; ce qui suppose l’activation des programmes nationaux tels : Villes sans bidonvilles ; Lutte contre l’habitat non réglementaire ; Habitat menaçant ruine par l’opérationnalisation de l’agence dédiée à la rénovation urbaine et à la réhabilitation des constructions menaçant ruine.
- 3. Mobiliser le foncier au projet des programmes d’habitat intégrés (3500ha/an) à mettre à la disposition des opérateurs publics et privés.
- 4. Diversifier et intensifier l’offre en logement par :
- La mise sur le marché d’un nouveau produit incluant les conditions du dispositif du logement social (à 250.000 DH) et celui de la classe moyenne ;
- La mobilisation de tous les moyens pour répondre aux besoins des couches fragiles financièrement en renforçant la mixité dans les projets dans les grandes villes et en favorisant les logements évolutifs dans les périphéries et les petites villes.
- 5. Dynamiser le logement destiné à la classe moyenne par des mesures incitatives telles que la mise à disposition du foncier public et des facilités urbanistiques ;
- 6. Développer une véritable démarche qualitative des projets d’habitat intégrant les exigences de durabilité et de cohérence urbaine et environnementale (efficacité, énergétique, apport ses équipements de proximité, charte architecturale) ;
- Renforcer la cohésion urbaine et sociale à travers la politique de la ville.