Rejet total de la prise en otage des enjeux de la santé pour des calculs politiques étroits

Un communiqué du Secteur des étudiants du PPS

La Commission nationale relevant du Secteur des étudiants du Parti du progrès et du socialisme a rendu public un communiqué dans lequel elle fait le point sur la situation dans les facultés de médecine et pharmacie, à l’approche de la fin de l’année universitaire marquée par une année blanche qui se profile dans les horizons. Le communiqué.

La formation médicale au Maroc est confrontée à une crise étouffante qui menace l’avenir de milliers d’étudiant·e·s et entrave le progrès de ce secteur vital. Depuis la mi-décembre 2023, les étudiant·e·s des facultés de médecine et de pharmacie à travers le royaume continuent de boycotter les cours, les stages et les examens, en signe de protestation contre la politique du mutisme des revendications par les deux ministères concernés: le ministère de la santé et de la couverture sociale ainsi que le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation. En tant qu’instances gouvernementales chargées de superviser cette cause.

La montée des tensions est due à la déception des étudiant·e·s quant aux résultats d’une série de réunions entre les deux ministères et les représentant·e·s des étudiant·e·s. Qui ont abouti à un procès-verbal gouvernemental ne répondant pas au minimum des exigences des étudiant·e·s. La situation s’est encore compliquée lorsque les administrations universitaires ont dissous les conseils et les bureaux des représentants des étudiant·e·s, et ont soumis certains d’entre eux à des conseils disciplinaires qui ont pris des décisions injustes, y compris des suspensions d’études allant jusqu’à deux années complètes pour certains étudiant·e·s.

Face à ces mesures arbitraires, le dialogue entre les étudiant·e·s et les ministères a été rompu, ce qui a poussé de nombreuses parties à intervenir comme médiateurs pour résoudre la crise. Le Secteur Estudiantin du Parti du Progrès et du Socialisme s’est distingué comme l’un des principaux acteurs de la résolution de cette cause, s’efforçant de sauver l’année scolaire et l’avenir des étudiant·e·s.

Dans le but de fournir une plateforme de dialogue et de discussion entre les deux parties prenantes principales, les ministères et les représentant·e·s des étudiant·e·s, le Secteur Estudiantin a organisé une conférence nationale le 4 avril 2024 sous le titre « L’avenir de la formation médicale au Maroc ». Cependant, nous avons été surpris par l’absence de toute représentation des ministères sans aucune justification, ce qui soulève des questions quant à leur sérieux dans la recherche de solutions objectives à la crise.

Les initiatives de médiation ne se sont pas arrêtées à cette étape, puisqu’une réunion a eu lieu à la Chambre des Conseillers avec la participation d’un groupe d’acteurs partisans et syndicaux, afin de relancer le dialogue et d’éviter les graves conséquences de l’aggravation de la crise. Dans lesquelles les étudiant·e·s ont exprimé leur bonne foi et leur appréciation pour ces efforts de médiation en reportant la marche nationale de protestation initialement prévue pour le 25 avril au 6 mai 2024.

Dans ce cadre, le Secteur Estudiantin du Parti du Progrès et du Socialisme tient à affirmer ce qui suit :

            •          Ouvrir un dialogue sérieux et transparent pour trouver des solutions durables qui garantissent la continuité du processus éducatif et l’amélioration de la qualité de l’enseignement de la médecine et de la pharmacie au Maroc, tout en soutenant pleinement toute volonté ou initiative visant à contribuer à la solution, dans l’optique d’accélérer la construction d’un État social.

            •          Notre rejet total de la prise en otage des enjeux de la santé pour des calculs politiques étroits, et l’affirmation que l’intérêt général doit être le critère de prise de décision, en garantissant l’intérêt des étudiants et en ne contredisant pas l’intérêt supérieur de la nation.

            •          Nous exprimons notre surprise face à l’absence des deux ministères concernés au colloque national du Secteur Estudiantin du Parti du Progrès et du Socialisme, malgré la réception de notre invitation. Et nous affirmons que cette absence soulève des questions sur le sérieux des ministères à trouver des solutions à la crise, et contredit l’esprit de démocratie participative souhaitée.

            •          Saluer toutes les initiatives civiles, politiques et syndicales visant à combler le fossé et à rouvrir le dialogue, tout en soulignant la nécessité d’unir les efforts des différentes initiatives de médiation pour éviter la dispersion des efforts et trouver des solutions durables et réalistes.

            •          Affirmation du caractère sacré du droit de protestation et de la liberté d’expression, et remise en question des mesures gouvernementales prises face à cette crise qui portent atteinte à la réputation de la pratique institutionnelle démocratique dans le pays.

            •          Sur la base des signes de bonne foi manifestés par les étudiant·e·s en suspendant certaines formes de protestation et en réaffirmant le dialogue comme seul moyen de résoudre la crise, nous appelons les deux ministères concernés à démontrer leur bonne foi en retours en:

           •          Annulant les décisions de dissolution des bureaux des étudiants et des conseils des facultés, ce qui constitue une étape nécessaire pour rétablir la confiance entre les étudiant·e·s et les ministères et ouvrir la voie au dialogue comme mécanisme urgent de résolution.

           •          Retirant toutes les décisions disciplinaires controversées, telles que les décisions disciplinaires prises à l’encontre d’étudiant·e·s sans justification et soulevant des questions sur leurs motivations

Et conformément à notre rôle constitutionnel, nous nous engageons à mobiliser tous les moyens légaux et constitutionnels pour faire avancer la recherche de solutions pratiques et réalistes à cette crise, tout en soulignant que la sagesse et la responsabilité doivent primer sur toute autre considération comme seul moyen de résoudre le dossier et de construire ensemble un État de droit et de responsabilité.

La commission nationale

du Secteur des étudiants du PPS

Top