Il semble qu’on se plaise de se la couler douce, côté de la cohorte pétrolière qui se remplit les gibecières par les rentes astronomiques des hydrocarbures.
Du moment qu’on ne pipe plus mot face à cette aubaine diluvienne, les compagnies se frottent les mains et ne se soucient guère du reste, puisqu’on les laisse faire. A tous les coups, les prix à la pompe flambent, sans aucune réaction des décideurs dont le chef de file est au cœur du conflit d’intérêt, dès lors que ces hausses arrangent parfaitement ceux qui en profitent.
Depuis 2016, cette flambée ne cessait de sévir, prenant des tournures exacerbantes, en raison de la libéralisation des tarifs, alors que la Nation, coup sur coup, traverse la crise virale, les effets séismiques actuels, à propos desquels toutes les composantes du pays se mettent à pieds d’œuvre pour redresser l’état de détresse de la nation.
Cette inaction connivente dont la horde bénéficie permet auxdites sociétés de cumuler plus de 60 milliards de dirhams, estime le président du Front National pour la Sauvegarde de la Raffinerie de la Samir. Ces sommes démentielles interpellent aussi bien l’Etat que les instances de contrôle des deniers publics, notamment la cour des comptes et le conseil de la concurrence…
Aujourd’hui, on s’est bien tâché de mettre ce dossier brûlant dans le placard, tout en évitant d’en évoquer les impacts saillants qui pèsent sur les bourses des usagers de véhicules, mais aussi sur les caisses de l’Etat, sans nulle vergogne.
Cette politique des oubliettes lâchement fomentée sur le marché des carburants, compromet tout effort de redressement économique et social que le royaume engrangé dans ses élans d’émergence et le sacrifice du peuple à épargner et relever son pouvoir d’achat.
L’inertie préméditée dont fait preuve le Pouvoir dans ce sens, s’explique par son entêtement à contourner cette problématique vitale, par sa posture de «juge et partie» et son acharnement à se dérober face aux mesures de délibéraliser le secteur pétrolier et gazier sur le marché, d’atténuer la manne fiscale, à l’instar de nombre de pays, de réduire la marge bénéficiaire des compagnies pétrolières et de relancer pour de bon la raffinerie nationale de la Samir, par mettre en avant le volontarisme approprié, mobiliser les outils de traitement du dossier et faire montre de novation et créativité pour « enlever l’épine sans effusion de sang », comme dit la maxime de chez nous.
Ce n’est pas du tout normal de laisser traîner une question de haute acuité, en termes de raffinage, de stockage et d’économie en faveur de toute la Nation, rien que pour satisfaire les «voracités» d’un groupement de pétroliers !