Benabdallah appelle à un renouveau organisationnel du PPS

Il appelle les responsables provinciaux à procéder en toute responsabilité l’évaluation de leur rendement

Sbihi : trouver une nouvelle formule de travail et dépasser les méthodes classiques

Les résultats obtenus par le Parti lors des élections législatives du 7 octobre dernier représentent «un revers choquant pour tous dont je suis le premier responsable», a affirmé le secrétaire général du PPS, Mohammed Nabil Benabdallah, qui présidait, samedi dernier au siège national du parti à Rabat, une rencontre nationale des premiers secrétaires des sections provinciales du parti.

Bien qu’elle soit purement organisationnelle, cette rencontre avait également pour objectif de permettre aux responsables provinciaux du parti de contribuer, en prévision de la 8e session du Comité central, à l’élaboration collective d’un rapport d’évaluation des résultats du parti et de son rendement lors de ce scrutin législatif, a précisé le SG qui était entouré de Mohamed Amine Sbihi et de Rachid Roukbane, membres du Bureau politique du parti.

«En ce qui me concerne, je suis prêt à tout », a-t-il dit, rappelant aux responsables locaux du parti de faire preuve d’abnégation, de modestie et de responsabilité pour reconnaitre eux aussi leurs éventuels échecs ou fautes lors de cette bataille électorale ainsi que les défaillances de leurs instances régionales. Ils se doivent également de procéder à leur autocritique pour aider le parti à remonter la pente et à refaire sa restructuration régionale et provinciale, a-t-il dit, rappelant qu’au-delà de ses défaillances et difficultés intrinsèques, le parti a été sérieusement visé par une offensive inédite de la part de certains milieux connus de tous.

Sans tomber dans l’autoflagellation, les responsables provinciaux du parti doivent procéder en toute responsabilité et avec le courage requis à l’évaluation de leur rendement lors de ce scrutin, a-t-il ajouté, notant toutefois que la plupart des sections provinciales du parti n’assument plus leurs responsabilités contrairement à la direction nationale et au Bureau politique du parti qui poursuit ses réunions périodiques et ses activités dans le but de redynamiser la vie du parti.

Depuis l’annonce des résultats, les sections provinciales ne se réunissent plus, alors que le parti a lancé un processus d’évaluation, a-t-il affirmé, regrettant que de nombreuses sections n’ont même pas rempli les questionnaires qui leur ont été envoyés pour les associer à cette action d’évaluation, telle que décidée lors de la 7e session du Comité central et en prévision de la 8e session.

Tout en insistant sur la nécessité pour les sections provinciales de participer à cette entreprise d’évaluation collective des résultats et du rendement de leur parti, le secrétaire général du PPS leur a recommandé de tenir des réunions élargies aux nouveaux élus du parti, aux sympathisants et aux membres des comités de soutien des candidats du parti sans oublier tous les candidats des dernières élections. «Il faut leur donner la parole pour leur permettre de s’exprimer et de défendre leurs points de vue respectifs sur ce qui s’est passé lors du scrutin du 7 octobre dans le but de leur prouver que le PPS est le parti du sérieux, de la bonne foi et du respect de la démocratie interne», a-t-il déclaré, rappelant que les débats doivent se dérouler dans le respect mutuel de tous les participants.

 «Il est temps d’écouter ce qui se dit sur ces résultats et en particulier, de la part des membres des comités de soutien des candidats du PPS qui avaient accepté de faire ce travail par conviction et non en contrepartie d’un salaire quotidien comme c’est le cas ailleurs», a-t-il martelé.

Tous les candidats du PPS lors des élections communales de 2015 et des législatives de 2016 doivent être mobilisés ensemble avec les membres des comités de soutien pour participer aux travaux d’évaluation, a indiqué le SG du PPS, pour qui il ne faut pas rater l’occasion de renforcer les rangs du parti par de nouvelles recrues.

En tenant avec tout le monde un débat constructif et responsable sur les défaillances et les limites ainsi que sur les moyens de résoudre les problèmes et de redynamiser la vie partisane, les  premiers secrétaires provinciaux rendront à leur parti le meilleur service possible au cours de cette période difficile, a expliqué Benabdallah, qui a toutefois tenu à exclure de ce dialogue les traîtres qui ont tourné le dos au parti. En principe, cette entreprise ne doit rencontrer aucun obstacle, sachant que le PPS, contrairement aux partis des notables, s’appuie sur la mobilisation des masses au sein d’organisations locales et régionales pour les associer à la réalisation de son projet sociétal.

Et Benabdallah de demander avec insistance aux premiers secrétaires provinciaux de réunir toutes ces personnes dont les avis sont indispensables pour permettre aux instances dirigeantes du parti de se faire une idée exacte sur ce qui s’est passé lors du scrutin du 7 octobre. «Il est nécessaire de tenir des congrès locaux autour de nouvelles idées innovatrices et innovantes [nT1] pour sortir avec une nouvelle vision sur le devenir du parti», a-t-il ajouté.

Quant au Bureau politique, il s’est interdit de s’exprimer sur le sujet, en attendant les synthèses des sections provinciales et des organisations et secteurs parallèles pour dégager la vision du parti sur le sujet, a-t-il rappelé.

Seront organisées, parallèlement à ces réunions, des rencontres thématiques ouvertes au grand public, pour enrichir le débat et permettre de disposer d’un plus large éventail d’idées et de visions avant de trancher et de transformer le revers du 7 octobre en un point de départ vers de grandes victoires du PPS, a fait savoir le secrétaire général du parti.

Sbihi : trouver une nouvelle formule de travail pour remonter la pente

Pour sa part, Mohamed Amine Sbihi, membre du Bureau politique, a souligné la nécessité pour le parti de trouver une nouvelle formule de travail pour dynamiser les structures classiques du parti pour leur permettre dedépasser l’impact traumatisant du scrutin du 7 octobre.

Le PPS, porteur d’une nouvelle mission et d’un projet politique ambitieux pour le bien du pays et du peuple, est appelé à se rénover en particulier au niveau organisationnel pour pouvoir jouer pleinement son rôle en tant que force politique influente et agissante sur la scène politique nationale.

Au niveau de ses structures, le parti doit en effet trouver le moyen de renforcer ses capacités de mobilisation organisationnelle des masses sans renoncer à sa vocation historique d’être le parti des élites, rôle qui a beaucoup reculé ces dernières années. Par ce rôle, le parti constituait une véritable force de proposition dans la société dans les domaines économique, social, politique et culturel, a-t-il rappelé.

En un mot, il est temps de procéder à la refonte et à la reconstitution du parti sur des bases nouvelles pour le mettre au diapason des défis de la société de l’information et de la communication, à commencer par les sections locales, provinciales et régionales et en passant par les organisations et secteurs parallèles sans oublier les institutions spécialisées telles que le centre Aziz Belal ou la fondation Ali Yata qui sera bientôt créée.

Tout en exprimant leur soutien au discours d’orientation du secrétaire général du PPS, les participants à cette rencontre ont convenu de la nécessité d’agir ensemble pour faire face aux défaillances constatées à tous les niveaux, central et régional, notamment en matière de mobilisation des masses, de formation des militants, de mise à niveau des statuts du parti et de ses locaux, de traitement des dossiers des habitants, de mobilisation des têtes de listes et de la communication. Pour ce faire, un diagnostic exhaustif doit être fait à tous les niveaux avec la participation de tous les responsables, ont-ils également recommandé, appelant les militants et membres des sections à faire preuve de discipline et de respect de la démocratie interne dans la prise de décisions du parti.

Plusieurs propositions ont été également avancées pour améliorer le rendement du parti et ses rapports avec les masses populaires et les Marocains du monde, les étudiants et les élèves sans négliger le rôle des notables qui adhèrent aux principes et idéaux du parti et à son projet sociétal. Une attention particulière doit être également accordée par le parti aux chambres professionnelles, aux associations et organisations de la société civile opérant dans tous les domaines (sport, culture, société, etc…), a-t-on également proposé au cours de ce débat qui a été marqué de franchise, de sérénité, de responsabilité et de calme.

M’barek Tafsi