Retnani : «Casablanca, un centre international de cession de droit»

Les professionnels du livre, éditeurs et écrivains ont célébré le 23 avril dernier leur journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Cette date importante qui a été choisie par la Conférence générale de l’UNESCO  ne se veut pas seulement une journée festive, mais également un  moment  pour réfléchir  et  mettre le  point  sur les avancements et  les défiances du  secteur du  livre et de l’édition.

Al Bayane : le monde du livre et de l’édition a fêté le 23 avril dernier sa journée mondiale du livre et du droit d’auteur.  Où en sommes-nousdu livre marocain ?

Abdelkader Retnani : On est encore un peu en retard par rapport à certains pays qui sont en avance comme ceux Europe. Malgré  un soutien extrêmement  important depuis ces deux dernières années (2014 et 2015) par le Ministère qui  a fait  un travail remarquable pour soutenir le livre et  l’édition marocains en vue de garantir leur présence dans les différents Salons internationaux et dont l’objet est de représenter la littérature et  les auteurs marocains.C’est un travail intéressant qui donnera des résultats certains dans les deux années à venir.  On aurait dû faire cela il y a 10 ans, mais on s’est réveillé en 2014. Vaut mieux tard que jamais ! En revanche, le coté qui n’est pas encore efficace,et que nous  avons du mal  à améliorer dans notre statut d’Union des éditeurs et professionnels du  livre, c’est d’inciter  les communes et les élus  à  s’intéresser à  la culture  marocaine  parce que jusqu’à présent, certaines villes marocaines ne jouissent pas de librairies : le livre marocain  ne  circule pas. Dans ce sens, il faut qu’il y ait un processus à adopter afin d’impliquer les élus.  Prenant l’exemple de la ville de Marrakech qui reçoit plus d’un million de touristes par an, ainsi que des dizaines d’hôtels :   il n’y a pas 3 ou 4 librairies. Ce n’est pas normal !

Qu’en est-il des droits d’auteurs après l’organisation pour la première fois du hub des droits d’édition au Salon International de l’Édition et du Livre de Casablanca (SIEL) ?

On a organisé une session de droit que nous avons mise en place avec l’aide du ministère de la Culture et le service culturel français pour que les agents littéraires les plus importants dans le monde viennent rencontrer les éditeurs marocains sur place, et pour qu’ils puissent leur accorder le temps nécessaire. Cela n’a jamais été fait ! C’est une première. Il y a des accords qui se développent qui verront le jour en octobre 2016. Et j’espère que nous allons organiser le deuxième hub international à Casablanca. Il ne peut y avoir deux en Afrique. C’est un travail qui a été accompli grâce au soutien du Ministère de la Culture qui nous a permis d’implanter ce hub à Casablanca.

Mohamed Nait Youssef

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