Retraites: BAM tire la sonnette d’alarme

«Les marges de manœuvre pour pallier les déséquilibres financiers des régimes de retraite se rétrécissent». Le constat est dressé par Bank Al-Maghrib dans son 3ème rapport sur la stabilité financière.

Le niveau des prestations servies par les quatre caisses (CMR, RCAR, CNSS et CIMR) a dépassé, pour la deuxième année consécutive, celui des cotisations perçues. Celles-ci se sont élevées à 40 milliards de DH au moment où les prestations servies par ces régimes ont totalisé 42,7 milliards de DH.

Toutes les caisses ne sont pas sur le même pied d’égalité. Sans surprise, la situation de la CMR est plus préoccupante dans la mesure où elle est déjà entrée en phase de déficit structurel.En effet, la caisse aa enregistré un déficit technique de 2,8 milliards de DH contre 0,9 milliards en 2014, et qui devrait atteindre 6 milliards de DH au cours de cette année. D’autant plus que «le retard pris dans la mise en place de la réforme paramétrique a conduit non seulement à la dégradation de la situation financière du régime, mais également, à l’augmentation du nombre des départs à la retraite anticipée, aggravant ainsi le rapport démographique du régime qui est passé de 3,48 affiliés pour un retraité en 2013 à 2,97 en 2015». D’où «l’urgence de mettre en œuvre la réforme proposée par le gouvernement», insiste BAM, qui indique les mesures à prendre doivent à la fois permettre d’augmenter les ressources du régime et baisser ses engagements financiers. L’institution d’Abdelatif Jouahri est catégorique : «agir uniquement sur le seul paramètre du taux de cotisation pour assurer l’équilibre du régime conduirait à un taux insoutenable».

 La situation n’est pas reluisante du côté du RCAR. Ce régime ne dispose que de 6 années avant d’enregistrer son premier déficit global. «Une période à peine suffisante pour redresser sa situation dans le cadre du Pôle public», note BAM.  La CNSS s’en sort un peu mieux. Elle bénéficie encore d’un rapport démographique favorable. BAM estime qu’une augmentation soutenable du taux de cotisation lui permettrait d’assurer son équilibre sur un horizon suffisant.

Globalement, l’équilibre technique des régimes de retraite demeure précaire et dénote de la sous tarification des droits accordés dans le cadre de ces régimes. Ce constat se manifeste à travers les niveaux faibles des taux de préfinancement24 (31% pour le régime des pensions civiles, 32% pour la CNSS et 46% pour le RCAR). S’agissant de la CIMR, et bien que son taux de préfinancement se situe à 71%, son équilibre technique reste sensible au facteur démographique de par le caractère facultatif du régime. Ses réserves devraient rester positives tout au long de la période de projection. Celles des régimes obligatoires s’épuiseront à des horizons différents.

H.B.

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