Sans trembler, face au séisme

par Mustapha Labraimi

Si de nombreux impacts négatifs sur l’environnement, la société et l’économie ont marqué le royaume après le séisme d’Ighil dans le Haut-Atlas, survenu dans la nuit du vendredi 8 septembre ; ce malheur a été aussi l’occasion de l’expression d’une cohésion sociale nationale sans failles.

Une solidarité qui dépasse les problèmes du quotidien pour apporter soutien et aide aux personnes en détresse. Un volontarisme et une mobilisation spontanés pour se mettre au service d’autrui, qu’il s’agisse du don de sang ou des denrées de première nécessité. Une union nationale qui ne se dément pas, forgée par l’histoire et le destin commun.

Un séisme destructeur est source de désolation. C’est un choc tragique que ressent la personne ayant vécu le tremblement de la terre.La peur et la terreur, le désespoir et la colère, la culpabilité et le sentiment d’impuissance secouent l’âme à des degrés divers ; que la personne soit dans la zone de l’épicentre ou plus loin.

La perte des siens, membres de la famille ou voisins proches, l’incapacité immédiate de dégager les décombres dans l’espoir de sauver des vies, augmentent la détresse et accentuent l’isolement. La nuit et l’obscurité ajoutent à cette désolation, de temps en temps brisée par les appels à la recherche d’un écho lointain ou provenant des décombres.

L’arrivée des premiers secours est salvatrice. Ils ne peuvent être que locaux,dispensés par celles et ceux qui ont eu la vie sauve. C’est dans l’action menée, aussi pénible soit-elle, que l’équilibre psychologique se rétablit. La pérennité de la personne prime sur son malheur. L’angoisse se dissipe dans l’effort, malgré la douleur qui persiste.

Avec les lueurs du jour, la solidarité se précise. L’information sur les dégâts se propage par l’ensemble des médias. Les rescapés sont pris en charge, les morts sont enterrés dan la dignité et le recueillement.

Le bilan ne cesse de s’alourdir. L’élan de solidarité est général. La gestion de la catastrophe est coordonnée au plus haut sommet de l’Etat. Le deuil est national devant l’ampleur des effets ravageurs du séisme.

Les secours sont encadrés pour qu’ils soient efficaces dans un terrain difficile d’accès.Une géologie complexe avec la formation de structures variées et une géomorphologie avec des altitudes élevées et une lithologie « source potentielle d’érosion et de risquesnaturels du fait de leur dominance argileuse ».

Les décombres montrent la fragilité de l’habitat traditionnel, en pisé, groupé dans des douars dispersés à travers la montagne. Le bâti moderne ne semble pas obéir aux normes antisismiques.  Plusieurs sites historiques ont été détruits ou fragilisés dans la zone sinistrée et aux alentours.

La magnitude du séisme explique sa violence dévastatrice autour de l’épicentre. Les secousses ont été ressenties dans la majeure partie du royaume et la hantise des répliques s’est emparée de la population.

Les marques d’empathie et de solidarité avec le peuple marocain sont exprimées à travers le monde. L’aide pour le secours des victimes est proposée. Le peuple marocain dans son ensemble est très sensible à la compassion manifestée à travers le monde suite à la catastrophe.

Certains, dans l’ancienne puissance colonisatrice,égo aussi grand que le ventre, se trompent de sujet dans leur traitement médiatique en voulant se prévaloir ; usant de la polémique, de la surenchère et de la provocation, alors que l’ensemble du peuple marocain est occupé et préoccupé par les suites du drame tragique qu’il a vécu. Sur cela, on reviendra si nécessaire. Le temps est à autre chose de plus important. 

Les Marocains unis sont solidaires et mobilisés pour affronter les besoins issus du tremblement de terre, la réhabilitation des zones sinistrées et leur développement. C’est là l’essentiel.

Sans trembler, face au séisme !

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