a été fait depuis fort bien longtemps, mais le grand paradoxe c’est que rien de bien concret n’a été entrepris pour remédier en son temps à une situation pourtant fortement décriée.
Aujourd’hui, avec l’avènement de la nouvelle constitution, du nouveau gouvernement et d’un ministre connu pour ses grandes capacités dans le domaine médical et de gestion et ses qualités humaines, cette situation ne peut plus durer.
Le temps de confier les structures de santé aux femmes et aux hommes compétant, intègres, exemplaires est venu.
Soulever la question de la bonne gouvernance, n’est pas fortuit, cela découle d’un constat, d’un diagnostic qui a été fait depuis plusieurs années.
Nous l’avons écrit sur ces mêmes colonnes, sachant pertinemment que beaucoup de problèmes qui minent la bonne marche de nos établissements sanitaires sont inhérent à la mauvaise gestion, à l’incompétence, au je m’en foutisme et aux agissements peu voyants de certains professionnels de santé. En d’autre terme nous ne mettons pas les hommes qu’il faut là ou il faut.
Les enjeux sont énormes, il s’agit tout d’abord et avant toute chose de la santé des citoyens et en tant que on ne peut pas confier la gouvernance de nos hôpitaux a des personnes qui n’ont pas toutes les compétences requises.
Les malheureux drames qui ont eu lieu à Marrakech, à Settat et tout récemment à El Jadida, nous interpellent tous et nous avons le devoir de dénoncer ferment ce genre de dérive que la raison ne peut en aucun cas accepter.
Un intérêt constant de la plus haute autorité de l’état
La santé des citoyens, la qualité des soins qui sont prodigués aux malades ont de tous temps fait l’objet d’un intérêt particulier de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dont la sollicitude pour le secteur de la santé est constamment renouvelée
Cet intérêt pour les malades a fait l’objet d’un message très important que SM le Roi Mohammed VI a adressé aux participants aux travaux de la 2ème Conférence sur la Santé, qui s’était tenue à Marrakech les 1-2 et 3 Juillet 2013 et dont la lecture avait été donnée par Houcine Louardi, ministre de la santé.
Ci- dessous un passage de ce message qui place le citoyen au cœur du système de santé :
«…La réunion de votre conférence aujourd’hui, qui consacre la pertinence de l’approche participative pour toutes les questions vitales de la nation, ne devrait pas être seulement l’occasion de faire le point des réalisations accomplies. Elle devrait être essentiellement un moment propice pour s’imprégner du sens des responsabilités et des valeurs de patriotisme. Car il s’agit de mettre au point une charte nationale réaliste et applicable, qui place le citoyen au cœur du système de santé et s’attache à préserver les réalisations, à redresser les dysfonctionnements, à trouver les voies et moyens de dépasser les contraintes et à esquisser des perspectives d’avenir prometteuses.
Tout ceci doit s’inscrire dans une approche globale et novatrice et avoir pour dessein ultime de mettre à la disposition des citoyennes et des citoyens des prestations de haute qualité dans le cadre d’une démarche efficiente, juste et équitable… ».
Dans le même message et concernant les ressources humaines , SM le Roi Mohammed VI que Dieu l’assiste a notamment dit : «…Partant de notre intime conviction quant au rôle central de l’élément humain pour l’aboutissement des chantiers de réforme , nous vous invitons à entourer la question des ressources humaines dans ce secteur vital, de toute l’attention qu’elle mérite .Il convient donc de leur assurer une formation de qualité et, par conséquent , de garantir leur mise à niveau et leur adaptation à l’évolution scientifique et technologique intervenue en matière de traitements , de prévention, de gestion et de gouvernance sanitaire, et ce , conformément aux normes internationales…».
Tout est dit, il suffit de lire et de relire ces différents passages pour mesurer à sa juste valeur toute la portée et la pertinence du contenu du message de Sa Majesté le Roi, qui montre la voie a suivre
Aujourd’hui, les choses changent, s’améliorent, de très grands efforts ont été consentis par le ministère de la santé pour relever le niveau sanitaire de notre pays, ça personne ne peut le contester. De grandes réalisations ont vu le jour, de nouvelles structures mieux adaptées à une médecine moderne, et dotées d’une technologie de pointe font certes plaisir à voir, mais nous devons revoir la cadence à laquelle se font les choses.
Les hommes qu’il faut à la place qu’il faut
Si nous voulons progresser, si nous voulons aller de l’avant, si nous voulons que nos établissements sanitaires soient performants, compétitifs, il n’y a pas trente six mille solutions. Il faut mettre les hommes et les femmes qu’il faut à la place qu’il faut.
Dans ce cas de figure, la bonne gouvernance est une obligation dans toute démarche au sein de tous les établissements sanitaires, que se soit les dispensaires, les centres de santé, les laboratoires, les centres de diagnostic, les directions, les divisions, les délégations…
Les hôpitaux ne peuvent échapper à cette règle, ils sont même en première ligne et dans ce cas il est tout a fait compréhensif de chercher à mettre en place tous les éléments susceptible de contribuer à l’amélioration de l’accès des populations à des soins de qualité et de chercher en parallèle à renforcer les capacités de gestion des établissements de santé. Se sont là deux éléments essentiels de la bonne gouvernance.
Qu’est ce que la bonne gouvernance ?
En premier lieu, il y a la gouvernance qui désigne l’ensemble des processus politiques, lois et institutions affectant la manière dont un pays, une institution, une société, etc., sont dirigés, administrés ou contrôlés. Une gouvernance est considérée comme bonne ou équitable lorsque le fonctionnement des mécanismes respecte les droits et les intérêts des parties prenantes, dans un esprit t démocratique.
En second lieu, il y a la bonne gouvernance où l’autorité et ses institutions sont tenues de rendre compte, d’être efficaces et efficientes, participatives, transparentes, réceptives et équitables. Il est essentiel, dans la promotion de la bonne gouvernance, de lutter contre les abus de pouvoir, le clientélisme, le népotisme, la médiocrité et toutes les formes de corruption…
À l’écoute des malades et de leurs familles
En d’autres termes, ce que nous souhaitons tous, ce que nous espérons, c’est que tous les professionnels de santé soient à la hauteur de la confiance placée en eux. Que ces mêmes personnels, toutes catégories et profils confondus, soient plus proches des citoyens, que les responsables : délégués, directeurs des hôpitaux, surveillants généraux, infirmiers, chefs des services, administratifs des différents établissements sanitaires (dispensaires, centre de santé, centre de diagnostic, centre de référence, hôpitaux préfectoraux, hôpitaux des spécialités, centre hospitaliers universitaires…), soient à l’écoute des malades et de leurs familles, qu’ils puissent s’investir pleinement dans les missions qui sont les leurs et qu’ils veillent tous à travailler dans la clarté, la transparence, qu’ils soient justes et équitables, efficaces dans tout ce qu’ils entreprennent, qu’ils soient toujours à l’écoute des malades et de leurs familles, soutenir et aider les plus vulnérables, éviter toutes les formes d’exclusion et naturellement la bonne gouvernance consiste aussi à rendre des comptes à qui de droit. Et pour asseoir sur des bases démocratiques la bonne gouvernance, il faut veiller à assurer le consensus le plus large possible lors des prises de décisions.
Il ne fait aucun doute que le nouveau ministre est habité par le souci de promouvoir et d’offrir à l’ensemble des composantes de notre société (hommes-femmes-enfants) qui s’adressent aux différentes structures de la Santé, des prises en charge efficaces, adaptées, humaines qui seront, à ne pas en douter, un ciment qui permettra de consolider les rapports et la confiance des citoyens envers le service public.
Fort de ce sentiment de respect, de considération et d’estime, notre système de santé pourra, bien entendu, jouer pleinement son rôle qui consiste à assurer et à garantir la santé pour tous les citoyens conformément au contenu de la nouvelle constitution qui place la bonne gouvernance au centre de toutes les actions.