Après avoir annoncé officiellement en Février 2016, dans un entretien téléphonique avec le journaliste Rabii Hnidi du magazine «Zahrat el Khalij», l’arrêt de sa carrière au motif qu’elle aurait ressenti l’impérieux besoin de consacrer plus de temps à ses filles, Sherine Abdelwahab, la chanteuse et actrice égyptienne qui avait conquis le monde en 2002 avec le titre «Ah Ya Leil» et ses apparitions dans diverses séries télévisuelles, a figuré au programme du Festival Mawazine 2016 pour la soirée de jeudi dernier.

Ainsi, en marge de cette prestation tant attendue par le public marocain, l’artiste a bien voulu répondre aux questions des journalistes. D’emblée ceux-ci se sont empressés de l’interroger tant sur son « retrait » que sur son retour, certains n’y voyant qu’une manœuvre destinée à reconquérir le public. Ce à quoi Sherine a rétorqué qu’il s’agit-là de propos malintentionnés puisqu’elle n’a jamais perdu le soutien du public pour qu’elle soit amenée à chercher à le reconquérir. Au contraire, l’artiste aurait traversé une période pénible et très difficile où l’idée même du suicide physique avait germé dans son esprit rappelant, au passage, que son retrait était déjà un suicide en soi. Et la chanteuse de préciser, dans la foulée, que pour un artiste, le journaliste est, bien des fois, le psychologue qui lui permet de surmonter nombre d’épreuves.

Shérine reconnait également qu’au vu des incessantes marques de soutien et de sympathie qui lui ont été témoignées durant son retrait, elle a été amenée à prendre conscience d’un fait très important ; à savoir, qu’elle ne s’appartient pas mais qu’elle est la propriété de ce public qui n’a pas cessé de réclamer son retour

A la question de savoir si elle compte toujours faire un duo avec Samira Saïd, comme cela avait été annoncé précédemment, l’artiste a répondu que cette question était toujours sur la table et qu’elle sera concrétisée incessamment. En revanche, à propos d’un duo avec Saâd Lamjarrad qu’elle aurait refusé de faire au motif que celui-ci n’apportera aucune valeur ajoutée à sa carrière, l’artiste a déclaré qu’il n’en est rien, qu’elle n’a jamais tenu de tels propos et qu’elle ne voit aucun inconvénient à chanter avec un artiste aussi talentueux que Saâd Lamjarrad.

Après cette entrevue avec les journalistes, c’est par milliers que les r ‘batis jeunes ou vieux, à pieds ou en voitures,  ont pris d’assaut les artères menant au stade de Hay Ennahda à Rabat où, à partir de 21 h 30, l’artiste a charmé un public, tout acquis à sa cause,  par son répertoire aussi riche que varié ; une soirée qui s’est terminée bien tard.

Nabil El Bousaadi