performances cette année, malgré la persistance d’une conjoncture incertaine et d’un contexte géopolitique régional pénalisant, sauvé grâce au partenariat exemplaire entre les pouvoirs publics et le secteur privé. Le ministre, qui était l’invité de la Fédération nationale du tourisme (FNT), à l’occasion de son Assemblée générale ordinaire, tenue lundi dernier à Casablanca, a assuré que le plan stratégique de la Vision 2020 est en marche, avec la signature de la quasi-totalité des contrats-programmes régionaux, mais aussi avec une politique marketing et promotionnelle plus efficace, orientée essentiellement vers les marchés émergents et les outils numériques.
A l’évidence, le secteur du tourisme au Maroc n’a pas été affecté par l’ambiance de crise dont tout le monde parle. Le secteur renoue avec la reprise et enregistre une progression des arrivées des touristes étrangers et une hausse des nuitées dans les principaux établissements hôteliers classés. Rien que pour le mois d’août, le résumé officiel des statistiques souligne une performance de +35% en termes d’arrivées aux postes frontières, et de +25% en termes de nuitées dans les établissements touristiques classés par rapport à la même période de l’année précédente.
Les chiffres rendus publics par le ministère de tutelle font mention d’une progression de 26 % des recettes en devises. S’agissant des arrivées aux postes frontières cumulées à fin août 2013, elles se sont établies à +7%, soit 7,02 millions de visiteurs, contre 6,58 millions pour la même période de l’année dernière. Les marchés italien, allemand et anglais ont enregistré des progressions cumulées respectivement de +17%, +14% et +10%, tandis que les arrivées des touristes espagnols ont affiché une baisse de 7% et français de 2%. A fin août 2013, l’activité touristique des non-résidents au Maroc a généré 38,8 milliards DH de recettes en devises, contre 38 milliards en 2012, soit une progression de 2,1%, selon la même source.
Pour les professionnels, cette embellie demeure toutefois relative, compte tenu du potentiel et la variété des offres compétitives dont dispose le royaume. Le taux de remplissage reste encore en deçà des espérances et des efforts de recrutement de nouvelles clientèles sont fortement soulignés par les professionnels. Vieille revendication de la profession qui semble, cette fois-ci, placer beaucoup d’espoir dans la nomination du nouveau patron de l’Office national marocain de tourisme, Abderrafii Zouiten.
Il est vrai qu’en dehors des marchés classiques (France, Espagne, Italie et Allemagne), les hôteliers marocains cherchent à séduire les marchés émergents (Chine, Russie, Amérique Latine, Scandinavie…).
Le ministre du Tourisme, conscient de cette exigence et de la volonté politique de faire du Maroc une destination de premier choix en Afrique du nord, appelle à la mobilisation de tous les acteurs pour capitaliser sur les acquis du secteur et d’accompagner les chantiers restants, notamment ceux de la gouvernance, de la qualité et de la compétitivité.
L. Haddad a, par ailleurs, annoncé que les textes réglementaires relatifs à la réforme du classement hôtelier et à la réglementation des agences de voyage seront introduits dans les circuits d’approbation dès la rentrée parlementaire.
Ce n’est certes pas aisé, mais l’enjeu d’enterrer à jamais les clichés du «Maroc pittoresque» mérite la conjugaison des efforts et l’implication de tous les acteurs. Le temps est venu, en effet, de construire un concept original qui fonde l’image d’un Maroc, à la fois moderne et véritable havre de paix.