Le vent gnaoui souffle sur Essaouira ! La ville des Alizés respire l’air de la musique ancestrale. Jeudi dernier, la traditionnelle parade d’ouverture du festival a drainé des foules qui ont célébré haut et fort avec les musiciens, l’art gnaoui dans les rues d’Essaouira, transformé pour l’occasion en un carnaval géant.
Pour peu que l’on passe dans les rues, s’arrête dans une épicerie, monte dans un taxi, l’événement qui met à l’honneur l’art gnaoua, ne passe pas inaperçu. Toutes les artères de la ville sont parées aux couleurs du festival. Et l’événement fait l’objet de toutes les curiosités : «C’est à quelle heure la parade aujourd’hui : 16h ou 18h ? », s’enquiert un couple de touristes français auprès d’un chauffeur de taxi. C’est que le «carnaval made in Gnaoua», longue de 4km et organisée chaque année, est le moment privilégié de ce festival annonçant le début des festivités.
Sous un soleil d’après-midi, toute l’avenue Mohamed Zerktouni, le souk Jdid et l’avenue de l’Istiqlal étaient jonchés de femmes, d’enfants et d’hommes, armés de caméras, d’appareils photos pour immortaliser ces moments festifs et chanter la fête de la musique. Cette année, comme à son accoutumée, le carnaval a fait de la ville une actrice et non une simple spectatrice et figurante.La célèbre parade aura d’ailleurs attiré en cette 19e édition, plusieurs personnalités, à l’instar d’André Azoulay, Conseiller du Roi Mohamed VI, l’ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, Dwight L. Bush, Neila Tazi, productrice du festival…
Ce sont plusieurs groupes arborant les uns des drapeaux, les autres des guembris, des castagnettes, des tambours et vêtus de tenues aux couleurs vives qui ont fait honneur à la musique au cours de cette parade en esquissant des pas de danses rythmés et coordonnés, dans une atmosphère parfumée d’encens.
La parade riche en rythmes, danses, chants, chorégraphies menés par des femmes, hommes et enfants habités par l’amour de la musique a convié le public à une expérience sensorielle hors pair et ouvert la voie au concert inaugural à la place Moulay Hassan.
Danielle Engolo