Dans un contexte où les notions d’écologie sont au centre de toutes les attentions, et plus particulièrement avec l’organisation de la COP22 au Maroc, la 7ème édition du Salon international des dattes du Maroc se tient du 27 au 30 novembre à Erfoud, sous le thème «Le palmier dattier : pilier des oasis pour l’adaptation aux changements climatiques».
«L’environnement est devenu l’un des sujets de discussion les plus courants actuellement. Les catastrophes naturelles visibles dans le monde entier nous amènent à réfléchir sur le réchauffement climatique et ses conséquences sur la planète terre en général et sur les oasis en particulier. L’organisation de la septième édition du Salon International des Dattes à Erfoud constitue donc une occasion pour réfléchir aux impacts, aux adaptations et à la vulnérabilité de ces milieux humains et naturels qui se trouvent en ligne de front de la lutte contre l’avancée du désert » déclare Bachir Saoud, président du Salon.
En effet, la conjoncture actuelle montre les limites du système oasien en raison notamment de l’évolution socio-économique des zones oasiennes et de la dégradation des ressources en eau. La menace qui existe déjà aujourd’hui sur l’équilibre de ce système est significativement accentuée à moyen terme par le changement climatique qui exercera un stress supplémentaire sur les ressources naturelles particulièrement les dattes.Cet ensemble de contraintes menace la durabilité de l’écosystème oasien.
Conscient de ce phénomène, le Maroc a fait de la protection et du développement de ses oasis, une des priorités de ses politiques publiques aussi bien au niveau institutionnel, qu’au niveau des programmes de développement mis en place.La réduction des pressions anthropiques sur le milieu naturel à travers la sensibilisation des populations locales et l’amélioration de leurs capacités, la limitation de la dégradation des sols et la lutte contre la désertification, la mobilisation et la gestion des ressources naturelles de manière durable, notamment les ressources hydriques et la préservation de la biodiversité sont les principales actions menées par le Royaume.
Pour la mise en place de ces actions, l’Agence Nationale pour le Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganier (ANDZOA) a adopté, en 2015, un projet sur l’Adaptation au Changement Climatique dans les Zones Oasiennes (PACCZO) avec la contribution du Fonds d’Adaptation (FA). La réalisation de ce projet s’étalera sur cinq années : jusqu’en 2020. D’un coût global de 10 millions de dollars américains, ce projet a pour objectif l’amélioration des capacités d’adaptation du secteur de l’eau, la diversification des sources de revenus et l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables au changement climatique, l’amélioration de la résilience des écosystèmes en réponse au changement climatique et à la variabilité. Il vise également l’amélioration de la prise de conscience de tous les acteurs par la gestion et le partage des connaissances et le renforcement des capacités des parties prenantes pour la conception et la mise en œuvre des mesures d’adaptation.
La tenue Salon international des dattes du Maroc vient renforcer la mise en œuvre de l’ensemble de ces actions pour répondre à la préoccupation de promouvoir une agriculture performante soucieuse des enjeux sociaux et économiques, d’aménagement territorial et de développement durable, en participant essentiellement à la réhabilitation et la reconstitution des palmeraies existantes.En effet, le salon est un événement certes, mais doit être mis au service de la filière des dattes qui constitue, selon la région, entre 20 et 60% des revenus des agriculteurs des zones où se concentre cette culture.
D’ailleurs, cette manifestation, initiée par le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime et l’Association du Salon International des Dattes au Maroc, vise à mettre en place un espace de rencontre et d’échange entre les différents opérateurs et à insuffler une nouvelle dynamique socio-économique dans la région.
La superficie globale du salon est de 40.000 m2 dont 11.000 m2 ont été aménagés pour abriter huit pôles thématiques, à savoir pôle régions, pôle machinisme agricole, pôle produits de terroir, Rahba T’mar, pôle international, pôle institutionnels, pôle agrofourniture et espace culturel.15 pays et plus de 200 exposants devraient prendre part à ce rendez-vous agricole. Le salon devra accueillir 75.000 visiteurs selon les estimations des organisateurs.
Kaoutar Khennach