La dramaturgie innovante dans tous ses éclats
Les mordus du théâtre du Souss ont fêté, dans la liesse et l’allégresse, un des leur, né dans leur terroir, grandi sur leur scène et aguerri au sein de leur culture. Toute l’intelligentsia régionale s’est donné rendez-vous, samedi dernier, à la salle Brahim Radi d’Agadir pour célébrer cette icône qui fut l’un des précurseurs affables de la dynamique dramatique dans le même espace, au début des années quatre-vingt.
A l’époque, Lahoucine Echaabi, puisque c’est de lui qu’il s’agit, conduisait avec maestria, en compagnie d’une flopée d’intellectuel, la fameuse épopée du festival de théâtre dont la renommée submergeait tous les coins du royaume. Il était le directeur de ce grand événement national qui ressuscitait les «décombres» du père des arts, tels Hassan El Mnii, Mohamed Kerhat, Abderrahmane Benzidane, Abdelkrim Berrechid, Abdelkrim Bennani, Omar Derouich, Lahoucine Hourri…
Lahoucine Echaabi, que toute une pléiade d’hommes et de femmes de théâtre se lève, lors de cette mémorable, pour émettre des rafales d’ovations à son adresse, avait, des années durant, fondé un style, une vision et une conception de la pratique théâtrale, fondée sur l’engagement messager, la cohésion scénique, l’esthétique sensuelle, l’interprétation agissante…A travers nombre de chefs d’œuvres, il mettait du feu à la rampe, de par la qualité du jeu et la profondeur de l’interpellation, aux côtés d’un parterre de comédiens de talent, notamment Abdelkader Ababou, Mostafa Houmir, feu Abdelaziz Ababou, Rachid Ouberchkik…
Cette soirée pathétique et lyrique où seule l’émotion était reine, le verbe à son égard ne pouvait guère combler cette grande figure de l’art dramatique dans ses dimensions purement artistiques. En ces moments de reconnaissance et de dédicace, on ne pouvait point passer sous silence, non plus, son apport notoire en matière de militance au sein des structures syndicales où il excelle par la qualité de ses plaidoiries au service du relèvement du statut du comédien et de la place de ce noble art. On appréciera également ses contributions hors pair dans la critique constructive dans ce sens et son savoir-faire dans l’organisation et la direction des manifestations aussi bien dramatiques, musicales que festivalières.
Lahoucine Echaabique la capitale du Souss avait acclamé, tout au long de cette soirée conviviale, savourait, les yeux larmoyants, ce geste élogieux combien mérité d’un personnage polyvalent qui donnait sans compter à l’art dramatique sous toutes ses formes et distribuait à souhait ce glamour indélébile pour le théâtre à toutes les structures associatives tant professionnelles qu’amatrices.
Saoudi El Amalki