Le Maroc est loin de tout état d’épidémie ou de pandémie, rassure le ministère de la Santé en réaction à la panique déclenchée sur les réseaux sociaux ou provoquée par certains médias suite au décès de 5 personnes des suites du virus H1N1.
D’ailleurs, «la surveillance sentinelle assurée par les services compétents du département de tutelle n’a détecté aucune anomalie particulière», affirme dans une déclaration à Al Bayane, le professeur Hicham Nejmi, secrétaire général du ministère.
Certes, les préoccupations et les soucis des citoyens sont légitimes, mais la plupart sont non-fondés et relèvent plutôt des idées reçus et d’informations erronées. En termes plus clairs, «notre pays fait face à une grippe saisonnière comme c’est le cas pour toutes les saisons précédentes», ajoute-t-il. Abordant dans le même ordre d’idées, le numéro 2 du département de la Santé rappelle qu’en 2009, il y avait une mutation du virus H1N1 qui est d’une souche porcine animale et qui a été transmis à l’être humain, ce fut alors une vraie pandémie mondiale.
10 ans après, le H1N1 est devenu une souche virale de grippe saisonnière comme les autres. Ainsi, si ce virus est diagnostiqué chez un patient, cela ne signifie nullement qu’on est devant une épidémie car le virus s’adapte à la vaccination et évolue pratiquement tous les ans. Cela étant, chaque année, on a une nouvelle souche qui est responsable de la grippe saisonnière, note le professeur Hicham Nejmi.
Cependant, cela n’empêche de recourir aux mesures préventives pour éviter le risque de contamination, comme le fait d’éviter de se rapprocher des personnes enrhumées, se laver convenablement les mains, l’utilisation des solutions hydrologiques, la consultation d’un médecin en cas de doute dans les plus brefs délais ou encore la vaccination préventive, conseille-t-il.
Le vaccin…seule et unique prévention
L’ancien chef du service réanimation du CHU de Marrakech fait savoir que le vaccin est disponible dans toutes les officines avec un prix ne dépassant pas les 72 DH, remboursable à la hauteur de 70% par l’AMO. «Le ministère ne cesse de recommander à la population de se faire vacciner au mois d’octobre qui constitue le début du cycle de la grippe saisonnière et prend fin, au plus tard, vers la fin du mois de février», fait-il savoir tout en soulignant que la vaccination constitue le meilleur traitement contre ce genre de virus, surtout pour les personnes âgées ou ceux qui souffrent de maladies chroniques telles le diabète, l’insuffisance rénale ou l’hypertension.
Pr Nejmi indique par ailleurs que le ministère mène chaque début de saison des campagnes de vaccins auprès des professionnels de la santé, appelant ceux qui désirent se faire vacciner à prendre contact avec les responsables des départements de la santé au niveau local.
Quant à la pénurie du médicament du Tamiflu pour traiter la maladie, le responsable du ministère de la santé a déclaré qu’il n’en est rien et que ce médicament est utilisé juste à titre préventif, particulièrement dans les premiers 48 heures chez les individus qui ont été en contact avec un cas confirmé de grippe H1N1 et ce, pendant les périodes de pandémie tout en expliquant que ce que l’on désigne par la maladie porcine requiert un traitement symptomatique et non pas étiologique, conclut-il.
Khalid Darfaf